Un
texte plus fourni est accessible ici - le langage
Introduction
-
étant le lieu de l'apprentissage et donc le filtre du regard sur
la réalité, il faut s'y pencher ;
- étant le support de toutes les perceptions plus fine de la trame,
il faut en faire l'analyse ;
- étant un support de la réalité intérieure,
il faut en comprendre les rouages.
Le langage, c'est la puissance de l'intelligence. Le langage c'est un
mystère et un émerveillement permanent : comment se peut-il
qu'on parle en flux ininterrompu en traduisant les idées qui sont
en nous, en construisant des phrases selon des structures très
complexes, très riches et dans une finesse incroyable, sans même
s'en préoccuper ? C'est le mystère de la production du langage.
Pour ce qui est de la perception, on est au cur d'un grand mystère
de la philosophie : qu'est-ce que le langage ? Que percevons nous au travers
du langage ?
Notre théorie de la connaissance nous propose une explication pour
ces deux mystères. Essayons donc de faire une approche du langage.
Le symbole
Le
langage est fondé sur le mécanisme du symbole.
Définissons le symbole en une phrase : c'est un élément
représentatif (arbitraire) qui permet à notre esprit de
désigner un contenu sémantique d'un tout autre ressenti.
En premier lieu, on a déjà les mots. Ce sont les symboles
par excellence : ils sont des étiquettes sur les représentation
mentales. Soyons un peu plus précis dans la description du mécanisme
: la perception d'un mot en tant que symbole est déjà une
haute abstraction. Mais cette abstraction est abondamment liée
par association avec une autre " zone sémantique stable ";
de sorte que la stimulation par un mot provoque la stimulation de cette
" zone sémantique autre ". On ne négligera pas
l'importance des contextes qui dirigent le lieu précis de stimulation
dans l'immense largeur de la zone sémantique possible.
Mais les mots ne sont pas les seuls symboles, les structures grammaticales,
syntaxiques et tous les moyens du langage correspondent à des symboles
associées à une valeur sémantique (genre, nombre,
temps, structure...). Une partie de ces symboles ont un contenu fortement
sémantique et une autre partie, un contenu plus structurel. En
effet, la reconnaissance des symboles est primordiale, il faut donc des
formes et des contextes qui facilitent les reconnaissances.
La perception
Parlons
de la perception d'un discours. Quand une phrase est entendue, chaque
" zone sémantique " (reconnue au travers des symboles)
est stimulée. L'ensemble converge vers quelques cellules "
les plus stimulées " qui sont unies en une seule cellule formant
le " sens de la phrase ". Il y a fort à croire que bien
d'autres associations (que celles issues des structures du langage) se
greffent sur cette cellule : le ton de la voix, les parfums ambiants,
l'humeur actuelle, le contexte précédent, ...(avec des présences
sémantiques plus ou moins importantes selon le contexte mental,
la pertinence du sens produit,...).
Ainsi s'explique qu'une phrase soit comprise en une simple fraction de
seconde après son énoncé. Même si elle possède
un sens très complexe, la reconnaissance est automatique. La perception
fonctionne sur ce mode, chaque élément est reconnu inconsciemment
(y compris l'influence du contexte) et le sens est uni au niveau de la
conscience.
On retiendra ici que la perception unifiée de la phrase n'est pas
de nature purement linguistique, les structures utilisées ne sont
pas les seules origine de la perception. La perception de la phrase contient
un contenu non linguistique immense (tout l'apprentissage de la perception
est présent) et de plus, elle est le jouet de l'influence des contextes
mentaux.
La production.
La
production de parole fonctionne sur les mécanismes des ordre et
des chaînes de sous-ordres déclenchées par des perceptions
pertinentes.
Nous ne sommes pas assez entrés dans les détails techniques
pour exposer la possibilité de production du langage. Mais on peut
facilement comprendre qu'un ordre du type " je veux exprimer mon
état de conscience par le langage " (qui n'est quasiment jamais
aussi conscient en pratique) étant lancé, il va se produire
automatiquement une recherche des mots au contenu sémantique les
plus proches de cet état d'âme. Puis de façon tout
aussi automatique, les sous-ordres vont inscrire ces mots dans les méthodes
de production des structures qui vont produire les groupements de phrase,
les structures nécessaires (influencées par le contexte
qui guidera au mieux les choix). Et finalement " l'idée "
va être associée en conformité avec toutes les règles
pertinentes, à une phrase ou un petit discours qui sera la traduction
de " l'idée " en langage parlé. Il faut comprendre
que cette analyse des structures à utiliser s'applique à
toutes sortes de niveaux jusqu'à l'articulation des lettres, syllabes
et mots (pensons aux lapsus fréquent qu'on peut facilement expliquer
par des contexte traître).
Tout cela est réalisé automatiquement pour exprimer d'une
" idée " qui elle n'est pas forcément de nature
linguistique.
La
réalité du langage
On
comprend dans la production du langage que la plupart des concepts mentaux
qu'on arrive facilement à exprimer sont construit assez rapidement
au dessus du langage. Si par hasard, on en vient à décrire
des impressions visuelles, il est amusant de voir comme les mots nous
manque. Et observons ce qui en sort, bien peu d'objectivité..!
On comprendra que les mots étant associés à des zones
sémantiques relativement stables, le langage peut réellement
parler de la trame. Puisque notre perception accède à la
réalité, on peut dire que les mots qui symbolisent ces zones
sémantiques stables, parlent bien de la réalité...
pour peu que les concepts soit objectifs.
Maintenant, nous avons vu qu'il existe une réalité intérieure,
et les mots parlent aussi de cette réalité intérieure.
Cette réalité possède une dimension indépendante
de la perception. Le langage possède donc plusieurs dimensions
de réalité.
Les structures du langage étant plus ou moins imposées,
la langage est donc lui-même une interpolation de la pensée
intérieure. Ainsi, par deux interpolations successives (langage-pensée,
pensée-réalité), le langage peut accèder à
la réalité extérieure (quand il tente d'en parler
objectivement).
Comprendre les différentes dimensions du langage est important
pour comprendre la possibilité d'objectivité du langage.
On
peut effleurer la dimension de communication qui existe dans le langage
: on pourra facilement comprendre que le langage est fondé sur
des symboles communautaires qui sont des consensus établis par
l'histoire de chaque communauté (et des interactions entre communautés).
Ces symboles font référence, pour chaque membre de la communauté,
à des zones sémantiques très corrélées
chez chacun (à cause de l'apprentissage des symboles). Ainsi, malgré
une subjectivité accrue à cause de la diversité des
interlocuteurs, le discours est possible et même très fiable
dans des zones à objectivité forte. C'est beaucoup plus
délicat et intéressant pour les zones à faible objectivité,
c'est dans ces situations qu'on observera la pertinence de ce modèle.
Par
ailleurs, il est une curiosité de la trame qu'il nous faut absolument
présenter : c'est le langage formel de la logique symbolique (en
mathématiques). Contrairement à tout langage, celui-ci possède
la possibilité d'être sémantiquement très bien
défini et même (presque) indépendant de la représentation
mentale. Il possède ainsi une dimension objective immensément
plus précise que tous les autres langages. Nous allons bientôt
proposer une explication à l'existence de ce curieux type de langage.
La Science est recherche de la réalité objective partageable.
Le sens est le ressenti instantanné d'un tissu organisé
de concepts formant une unité cohérente liée à
la totalité de nos aquisitions (qui sont pour chacun un autre sens).