Théorie de la connaissance

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- Introduction à la théorie de la connaissance

- la théorie de la connaissance, introduction

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- les éléments de bases
- les mécanismes passifs
- les mécanismes actifs

Comportement global

Nous traitons dans cette partie un certain nombre d’éléments dispersés que l’on a regroupé sous le titre de « comportement global ». Ils ont trait à des mécanismes complexes qui ont besoin d’être expliqués ; comme le fonctionnement de la logique. Nous aborderons aussi des mécanismes élémentaires globaux, comme la conscience, qui ont un fonctionnement sur l’ensemble du système. Nous pourrons voir à la fin de l’exposé que l’ensemble du système repose sur des mécanismes élémentaires, qu’ils soient globaux ou locaux. Il ne faut donc pas penser « comportement global » rompe avec l’application mécnique issue d’événements élémentaires.

La conscience 
Venons en à un problème de fond qui est sans doute le problème le plus sensible de notre modèle, le problème qui semble le plus délicat : une explication de la conscience humaine. Comment intégrer la conscience humaine dans notre modèle ?
Curieusement, la réponse ne sera pas complexe. Par ailleurs, elle peut aussi paraître décevante, car la conscience sémantique (que nous avons présenté en entête du modèle) ne sera pas intégrée au système. En effet, la conscience sémantique relève davantage de la métaphysique que d’un processus mécanique. Il semble bien difficile et audacieux d’en donner une explication comme nous l’expliquerons en détail un peu plus tard.
Notre objectif se limite donc à montrer qu’il est envisageable de donner un sens purement mécanique à une autre partie de la conscience : la conscience conceptuelle, qui est la pensée se déroulant en nous, celle qui perçoit les chose et qui prend les décisions conscientes.
Pour donner une idée claire de ce que je nomme « conscience conceptuelle », il faut avoir une bonne perspective du modèle, en particulier de ce que sont les cellules et comment elles véhiculent le sens.
En cherchant à la définir par une approche psychologique (intérieure),on pourrait dire que la conscience conceptuelle est la conscience dont on parle communément : c'est ce qui se déroule dans notre tête (privé de la part métaphysique).
En cherchant à la définir par une approche mécanique, la ‘conscience’ dans notre modèle sera tout simplement l’activation d’une cellule de perception qui rayonne un flux de conscience. Voyons alors qu’elles sont les particularités de cette activation et de ce flux : la cellule activée, c'est la conscience de l’instant. Mais la conscience suit le film de la pensée, elle évolue sans cesse. Ainsi la cellule activée change en permanence. De nombreuse cellules sont activée en permanence, la cellule qui sera activée « par la conscience » sera tout simplement la cellule qui a été créé avec la plus forte activation. De cette façon la conscience présentera l’idée d’un déroulement permanent de la pensée, l’idée d’un film qui avance. Les images de ce film sont tout simplement le contenu des cellules de perception qui s’enchaînent.
Le déplacement de la conscience est en général un déplacement de proximité. Elle se fait d’une cellule à un cellule sémantiquement proche. Cela s'explique naturellement par la perception (ou la recherche) qui globalement reste sémantiquement localisé à cause du mécanisme des contexte.

Voyons sommairement le sens psychologique que prend cette activité mécanique. Pour cela il faut donner une place à la conscience sémantique (l'idée que l'on ressent vraiment les pensées à l'intérieur de nous même). Puisque tout l'aspect mécanique est expliqué par la conscience conceptuel, il suffit de définir la conscience sémantique comme un pur mystère collé à la conscience conceptuelle que nous venons de définir. Autrement dit, ce que ressent l’homme, ce que vit l’homme à chaque instant, c’est le contenu de la cellule de perception la plus stimulée. La conscience conceptuel et la conscience sémantique sont réunis en un seul lieu : la conscience conceptuel c'est l'aspect mécanique (ou le contenu 'logique') et la conscience sémantique c'est l'aspect psychologique (ou métaphysique). Cette explication de la conscience par le procédé mécanique avait déjà été bien abordé en expliquant le contenu des cellules. Ce que nous abotenons de nouveau ici, c'est l'aspect déroulement de la pensée, car une seule cellule est choisie pour désigner la conscience d'un instant.

En se basant sur nos impressions psychologiques et sur les nécessités imposées par le modèle, essayons de définir la conscience plus précisément :
Elle ne s’installe que dans des cellules qui sont en train de se créer. C’est ainsi que la conscience n’admet jamais deux fois le même état de conscience.
L’intensité d’excitation de la conscience n’est pas fixe. Elle est en relation directe avec l’excitation donnée au moment de la création d’une nouvelle cellule.
La présence de la conscience dans une cellule produit un fort flux de contexte, qui va stimuler les cellules de proximité sémantique. Ainsi, la création de nouveaux concepts sera probablement liée avec la cellule occupée par la conscience (en particulier si la régionalisation est de mise).
Il peut arriver fréquemment qu’un conflit génère un flux d'adptation important. Alors il sera fréquent que la conscience viennent siéger dans ce lieu (car l’adaptation produit une force de création importante). Le but de ce mécanisme est assez simple : si un conflit est important, il appelle la conscience à lui. C’est un rôle fondamental de la conscience que de gérer les conflits. Dès qu’un conflit devient important, la conscience y est invitée. Et dès la résolution du conflit, la conscience peut retourner au contexte de sa pensée précédente car celui-ci étant fort et stimulé, atteint encore facilement les sommets de l’excitation (en comparaison du conflit résolu qui n’a plus rien pour l’alimanter son excitation).
L’exitation de la conscience diminue rapidement, ce qui implique que la conscience se déplace sémantiquement assez vite.
La conscience ne possède pas de fil d’ariane : c’est à dire qu’il n’est pas créé d’association entre les cellules successives de la conscience. Il arrivera souvent qu’un tel lien soit crée après coup par création d’une nouvelle cellule de perception qui associe les cellules les plus stimulées, mais ce n’est pas un mécanisme automatique.


Nous sommes ici au coeur du problème du ressenti humain. Est-ce que cette approche mécanique est compatible avec notre ressenti intérieur. Ce sera à chacun d'en juger (après avoir compris l'explication du modèle). Il faut évidemment reprendre tout le modèle pour en comprendre la potentielle compatibilité, mais tentons ici de présenter la compatibilité de quelques impressions naturelles :
la richesse d’une pensée correspond à la richesse d’un concept, cela vient de la construction pyramidale de la perception. On comprend ici la subtilité, la finesse, mélangées à la richesse de ce que peut-être la pensée d'un seul instant.
L’aspect continu du film de la pensée s’explique par ce déplacement effectué généralement de proche en proche sur un point de vue sémantique. Pourquoi a-t-on l’impression de continuité alors que le déplacement apparaît saltatoire ? Si cela gêne, il est possible d'introduire la continuité par un artifice : la conscience chevaucherait deux idées à la fois, le temps de la transition. Mais cette hypothèse est purement gratuite. L’œil se satisfait de 25 images par seconde pour avoir une impression de continuité, pourquoi la pensée aurait-elle besoin d'un véritable continuité de principe. Par ailleurs, comment pourrait-on avoir une idée de discontinuité puisque la seule chose ressentie est la cellule. Il n'y a aucune sensation dans le passage d'une idée à l'autre. La discontinuité ne peut a priori avoir aucune existence perçue. Si à cela on ajoute qu'avec le principe des contextes, la conscience se déplace fréquemment à proximité sémantique, on trouve l'idée d'une continuité sémantique naturelle qui ne fait qu'ajouter à l'impression de « continuité du film ».
l'impossibilité d'analyser vraiment la pensée d'un instant provient tout autant de sa grande richesse, finesse, mais aussi par le fait que toute pensée n'est pensée que d'un instant. La confusion qui existe quand on essaie d'analyser la totalité d'une pensée s'explique assez bien par la mécanique proposée.
La lucidité peut s'expliquer par un mécanisme de la conscience : il s'agit de la plus ou moins grande activation de cette conscience conceptuelle. On peut remarquer en effet que la conscience est activée avec la force où est créée la cellule et qu’elle sera donc activé avec des forces différentes.
...

Revenons au mécanisme de la conscience. Basés sur nos impressions psychologiques, nous avons supposé que la conscience est une grande source de contexte fort. C'est pourquoi nous avons posé que la conscience rayonne un flux depuis la cellule qu’elle occupe. Ce flux, comme la plupart des autres flux, présente des caractéristiques d’action et d’exitation des celulles. Le flux dégagé par la conscience est ce flux de contexte dont nous avons dejà parlé: il vérifie, entre autres, les propriétés suivantes :
Ce flux active directement la composante présence de l’excitation d’une cellule.
Ce flux diminue évidemment à chaque étape de propagation et stimule bien davantage les cellules proches que les cellules éloignées. La perte en transmission est assez rapide.
L’excitation d’une cellule par un flux de contexte suit une loi un peu particulière :ce n’est pas une loi cumulative. L’arrivée d’un flux de contexte sur une cellule non excitée (dans sa composante contexte) provoque une augmentation d’exitation bien supérieure à l’arrivée du même flux sur une cellule déjà excitée. Ainsi, l’impact du flux est d’autant plus important que la cellule n’est pas excitée.
Le flux de contexte entre vivement en résonance avec les flux de perception. Cela induit la conséquence suivante : la création de nouvelle cellules de perception se fera probablement dans une zone relativement proche des cellules activées par la conscience. Autrement dit la conscience se déplace souvent en rapport de sens très étroit. Elle se meut soit dans un même contexte activé fortement soit par association d’idée. Ce n'est qu'exceptionnellement qu'elle suivra un chemin discontinu : quand est déclenché un phénomène de perception vif, un conflit important ou le retour à un ordre interrompu qui restait assez excité. Ce sont là les principales ruptures de continuité sémantique.
L’intensité du flux de contexte est en relation directe avec l’excitation de la conscience.
On pourrait développer longuement les carctéristiques de la conscience et du flux de contexte. Mais nous ne nous attarderons pas. Je pense que le développement est suffisant pour en donner les bases, les principes et l’idée de son dévellopement plus précis.

Soulevons encore quelques remarques intéressantes :
La vitesse de propagation : il me semble intéressant de penser que la vitesse de déplacement de la conscience n’est pas constante, nous avons précisé que la conscience migrait quand une cellule parvenait au seuil le plus important, et nous avons précisé que cette vitesse était assez élévée. Pour cela il faut que l’intensité de la conscience dans une cellule diminue. Aussitôt qu’une cellule dépasse ce seuil, elle devient le nouveau lieu de la conscience. Il est souhaitable de penser que cette dimution soit directement liée aux autres flux. Cela pour expliquer que nous ne pensons pas toujours à la même vitesse ; parfois très vite et parfois plus lentement. On peut par exemple penser que la vitesse de décru de la conscience dans une cellule est liée soit à un facteur extérieur (la présence d’élément chimique) soit aux autres flux comme le flux d’ordre ou une combinaison de l’ensemble des flux. Plus l’activité est intense plus la décru doit être rapide. Maintenant on peut penser que cette décru n'est pas forcément complète et rapide : l'excitation qui existe après un événement émotionnellement important nous montre que notre cerveau continu à mouliner alors que nous n'en aurions plus forcément besoin .
La conscience décisionnelle. : dans la présentation du modèle, nous avons distingué trois consciences. Or nous n’avons pas encore abondamment parlé de la conscience décisionnelle. Ce point n’est d'ailleurs pas très précis dans le modèle, il faut dire qu'elle aussi est d'une nature relativement métaphysique. Malgré tout on peut imaginer une véritable conscience de la décision (celle qui nous donne « l’impression » de décider). Comment donner une explication à cette conscience qui nous donne l’impression de prendre des décision dans le cadre de notre modèle ? Il suffit de comprendre le rôle de la conscience concept. C’est elle qui perçoit les choses, et c’est aussi elle qui enverra les ordres. Voyons cela un peu plus en détail : il se trouve que la conscience est en général située dans les cellule de perception. Mais c’est dans les cellules de perception que sont fabriqué la décision d’ordre comme nous l’avons déjà expliqué. L’ordre sera entamé avec une force d’autant plus importante que la force de la conscience est importante. La conscience sémantique créant l’ordre, elle est aussi la conscience décisionnelle. Mais ce n’est pas la position philosophique la plus intéressante. Une telle décsion ne correspond qu’à un acte mécanique, sans liberté. Observons maintenant le rôle de la concience dans la gestion des conflits.
La gestion des conflits : si dans l’execution d’un ordre, un conflit est important, le flux d’adaptation va être suffisamment fort pour que la cellule d’ordre créée par association des cellules régionales les plus stimulées, « appelle » la conscience en elle au moment de sa création. La présence de la conscience dans cette cellule d’ordre va déclencher un rebondissement dans le mécanisme des ordres. Au lieu de se résoudre tant bien que mal (par un branchement sur un sous-ordre) ou d’avorter, la conscience va déclencher un mécanisme beaucoup plus profond de recherche. Il ne change en rien dans la description de son mécanisme, mais il change en force. C’est là un des rôles fondamentaux de la conscience dans la résolution des conflits. C’est elle qui dynamise et concentre les flux de recherche, pour résoudre ces conflits.
Il y a évidemment bien des questions philosophiques sous-jacentes à tout le modèle, et c’est en ce lieu qu’elles se posent le plus vivement : quelle est la part de la liberté  humaine dans la pensée ? Il faudrait pouvoir donner une place à cette liberté que nous constatons avec notre bon sens. Il est assez logique que, dans notre approche purement mécanique, cela s'avère assez difficile, mais nous en reparlerons dans un prochain chapitre, et nous constaterons que la liberté est envisageable même dans ce modèle qui semble par un peu trop déterministe.
La conscience et l’énergie : comme nous l’avons déjà dit, les ordres fonctionnent avec un principe d’énergie globale. Il se trouve que si la conscience lance un ordre, cet ordre sera affecté d’une énergie plus importante et elle va donc « pomper » de l’énergie ailleurs. C’est sur ce principe que la conscience est la reine de la pensée. Tout concept lui cède nécessairement la place. La conscience donne l’énergie aux cellules par le contexte et la conscience reçoit l’energie des cellules dûe à la perception. Mais comme nous l’avons dit la conscience n’a pas toujours la même énergie, et les ordres créés par la conscience ont une énergie directement liée à l’énergie que lui confère la conscience. Il vient alors la question naturelle : qu’est-ce qui fait évoluer l’énergie de la conscience ? On comprendra qu’il s’agit d’un effet d’équilibre entre excitation et saturation, complètement lié aux perceptions qui vont stimuler la conscience. Il est aussi possible d’imaginer des mécanismes spécifique, mais je préfère penser que c’est l’évolution normal du processus : c'est le sens ressenti qui produit l'excitation ou la faiblesse de la conscience, c'est conséquent de l'histoir du milieu, de la chimie cérébrale,....
L’intensité de la conscience se perd très vite localement, la conscience change de place quand une cellule supplante son énergie. L’énergie de la conscience est directement liée à celle de la cellule au moment de sa création . Pour l’imager, on peut se représenter l’énergie de la conscience en fonction du temps, comme une série de crêtes, dont la hauteur des sommets succesifs sont conférés par chaque cellule occupée, s’il n’y a pas de crête élevé dans le paysage, l’énergie de la conscience sera faible et affaiblie. Et s’il y a des crêtes élevées l’énergie sera forte et renforcée. S’il est envisageable que brusquement une conscience faible passe soudainement à une conscience forte, (résonance dans une cellule à mémoire forte ou stimulation forte), le contraire n’est pas possible.  La conscience transmet son énergie de proche en proche comme nous l’avons vu, il y aura donc une inertie à l’affaiblissement de la conscience.

Conscience et ordres mentaux
Peut-être est-il bon de préciser clairement que les ordres ne concernent évidemment pas que les ordres musculaires. Les ordres de façon très générale sont aussi des ordres mentaux qui peuvent évoluer sans aucune action mécanique.
Le principe de « rechercher dans sa mémoire » ou de « chercher la solution d’un problème », de « réfléchir » comme nous l’avons déjà décrit sommairement utilise le mécanisme des ordres et les cellules de perception, sans avoir de conséquence mécanique.
Il est peut-être bon de décrire le rôle de la conscience dans ces mécanismes fondamentaux :
le souvenir : il consiste à stimuler suffisamment des cellules de perception pour que soit créé un nouveau concept qui se branche directement sur ces souvenirs. Le concept prendra donc son sens directement sur les cellules sous-jacentes. Comment peut donc s’opérer cette stimulation ? C’est au travers d’une cellule d’ordre. Que ce soit pour la résolution d’un problème (toujours au sens le plus large), ou pour déclencher simplement l’action de se souvenir, c’est la conscience dégageant son flux qui va stimuler des cellules de perception et les faire résonner jusqu’à création d’une nouvelle cellule de perception, que va occuper la conscience : ce sera le souvenir. Elle s’est créée sur les autres cellules en ayant pour origine un flux strictement interne (et non par un flux de perception provenant des cellules d’entrée). Le souvenir est donc un processus simple et naturel dans le modèle. Il provient du flux engendré par la conscience sur des cellules de perception ancienne.
La résolution d’un problème : il faut distinguer la résolution d’un problème de la résolution d’un conflit. Un conflit possède le sens très précis que nous lui avons donné, à savoir la friction de deux ordres. « Problème », lui doit être compris au sens plus large : c’est un objectif à atteindre, quasiment synonyme d’ordre. Mais ce terme doit être compris comme ordre à résolution interne (sans recours à l’action musculaire).
La résolution d’un problème consiste à trouver un chemin pour parvenir à cet objectif. Nous avons déjà expliqué cela en décrivant le processus de recherche. Relevons que la conscience possède le rôle particulier de donner de la force à ce processus. Sans la conscience le processus possédera la force qui lui est donnée par les flux qui l’ont créé. Si par contre, la conscience est présente au moment du déclenchement de l’ordre de recherche, le flux de recherche sera alors multiplié. Il ira beaucoup plus loin et sera plus performant. La question qui vient alors naturellement est : comment se forme l’ordre de recherche. Car jussqu’ici, nous avons décrit essentiellement la formation des ordres musculaires.

Initiation des ordres mentaux
Le principe des ordres mentaux fonctionne sur le même principe que les ordres musculaires. Ils utilisent les principes d’initiation, de propagation, d’abstraction et de subordination.
Il est peut-être bon de s’attarder plutôt sur les différences que sur les similarités.
On peut commencer par voir que les processus mentaux ne se dirigent pas vers des cellules de sortie. Le processus est strictement interne (il est possible et très naturel d’envisager des processus mixtes, mais quand chacun des processus – mental et mécanique - sera décrit, le couplage des deux ira de soi). Ainsi, ne possédant pas de cellule de sortie, le mécanisme consiste moins en une successions d’ordre avec correction qu’en une simple action de recherche. Autrement dit, les branchements par subordination forment moins facilement des chaînes.
En effet, une des différences fondamentale consiste dans le retour de perception : si ce retour est systématique dans un ordre musculaire. Il ne se produit pas de réel « retour » dans un processus interne. Si ce retour a lieu, c’est en général parce qu’il a été stimulé lors de la recherche elle-même. En conclusion, on peut penser que les ordres mentaux seront très sujet à l’utilisation du mécanisme d’adaptation que l’on peut probablement confondre avec le mécanisme de recherche, ce qui montre l’unité du modèle.
En conséquence de ces remarques, on peut penser que l’abstraction sur les ordres se fera différemment sur les ordres mentaux et les ordes musculaires : en effet, les ordres mentaux utiliseront assez peu les branchements en chaîne. Le retour de perception étant soit rare, soit rapide, on peut estimer que l’abstraction des ordres sera beaucoup plus semblable à l’abstraction de la perception. Autrement dit, si pour les muscles l’abstraction consiste beaucoup plus en la complexifiaction, pour les ordres mentaux, l’abstraction est beaucoup plus proche du sens habituel du terme. D’autant que les ordres vont être branchés sur des notions de perception très abstraites.
Il est donc peut-être intéressant de s’attarder brièvement sur l’initiation d’un ordre mental. Comme les ordres musculaires qui se sont construit sur la perception, un ordre mental se déclenche par rapport à la perception de certains concepts abstraits qui fonctionnent avec les flux magnétiques du besoin et de la satisfaction, comme les ordres musculaires. Si par exemple on demande à un enfant de résoudre un problème de mathématiques : le contexte déclanchera vite l’ordre de résoudre car l’apprentissage lui a fait comprendre ce que signifie résoudre et quelle est la méthode la mieux adaptée. C’est la perception dans ce cas qui va stimuler des concepts déclencheurs qui vont créer un nouvel ordre sur l’ordre sémantiquement le plus proche (qui est trouvé par le même procédé que pour les ordres musculaires). La synthèse produit alors la cellue d’abstraction.
L’origine des ordres mentaux : nous avons vu comment les ordres mentaux se construisent abstraitement sur les ordres précédents. Mais on peut se demander comment ces ordres ont une origine dans le système. Nous avons vu que l’origine des ordres musculaires n’était pas très simple. Mais pour les ordres musculaires, il me semble résonable de penser qu’ils se construisent beaucoup plus naturellement. En effet la difficulté des ordres musculaires consistait à expliquer l’appropriation des commandes musculaires par le système. Dans le cas des ordres mentaux, il n’y pas de tel phénomène. La construction des ordres mentaux est très naturel : il s’agit de répondre à un besoin (besoin qui peut être de nature purement abstraite par le principe du magnétisme qui se transmet de proche en proche). Mais il reste quand même plusieurs options :
On peut penser que leur origine est tout simplement une abstraction des ordres musculaires qui s’est dissociée naturellement des cellules de sortie au rythme de la création d'abstraction toujours plus complexe.
Mais il est peut-être encore plus vraissemblable de penser que la création d’ordres existe sous forme de processus élémentaire : il suffit de dire qu’une création d’ordre est déclenchée à chaque fois qu’un flux de besoin suffisamment important parvient à une cellule. Or les flux de besoin ne sont pas déclenchés uniquement par des phénomènes musculaires. S’il n’existe pas de sous-ordre assez proche qui réponde au problème , un mécanisme de recherche sera lancé. Ainsi on assiste à une création d'ordre qui peut être abstraite par son origine.
Si l’on peut expliquer la création de tels proto-ordres mentaux, il est tout a fait facile de penser que leurs abstractions vont s’organiser de façon très structurée et vaste, à tous niveau de la pensée. Quand à cela on ajoute les incitations du milieu extérieure éducatif, on imagine que tout cela conduit à la réflexion intelligente et abstraite.

On peut s’intéresser au rapport qu’entretiennent les ordres mentaux avec la conscience : en effet, comme nous l’avons vu, les ordres mentaux se déroulent avec beaucoup moins de fluidité que les ordres musculaires. Leur mode principale de fonctionnement est l’adaptation (la recherche). Ainsi, il est beaucoup plus fréquent qu’un ordre mental ne trouve pas de solution satisfaisante comparé à un ordre musculaire. D’autant que les ordres mentaux, beaucoup plus abstraits, vont résoudre des problèmes beaucoup plus hétéroclite et moins directs qu’un « simple mouvement ». On peut donc raisonnablement penser que, dans les mécanismes de recherche non conscients, seuls les problèmes simples vont trouver une solution. Sinon les flux vont facilement se disperser sans résonner suffisamment, car ils n’auront pas été cherché assez loin pour trouver la solution. Ainsi, la conscience a un rôle fondamental dans les processus mentaux. L’énergie que confère la conscience à un ordre est décuplée, la recherche en sera donc plus efficace. Mais les contextes créés par la conscience sont aussi un élément déterminant du succès ; par la résonnance qui produit des chemins privilégiés. Nous pourrions allonger de façon importante le rôle de la conscience qui en plus se déplace sans cesse, elle pourra donc suivre un ordre en une décomposition par étape ; forme déterminante du succès.

Les autres processus de sortie
Nous avons essentiellement parlé de deux sortes d’ordres : les ordres musculaires et les ordres mentaux. Mais le système connaît un panel beaucoup plus important de possibilités :
les ordres mixtes : il est fréquent que des ordres mentaux abstraits entraînent l’accomplissement de sous-ordres musculaires. C’est d’ailleurs le cas de la plupart des ordres musculaires.
Il existe d’autres cellules de sortie que les cellules musculaires : par exemple les cellules qui vont conduire à des productions hormonales. Il est évident qu’il existe des phénomènes complètement indépendants de l’action de la pensée, mais il est aussi évident que certains processus hormonaux dépendent directement de l’action cérébrale. Est-il sensé de penser que ces processus peuvent être commandés directement par la pensée ? Ce n’est pas exclu, mais il semble plus évident que la plupart de ces processus sont engendrés de façon indirect. Nous avons dejà expliqué comment les cellules d’entrée peuvent produire du besoin ou de la satisfaction, il resterait à expliquer comment des cellules de sortie peuvent produire des phénomène hormonaux. On pourrait imaginer le même genre de situation que pour les mécanisme de perception,  c’est-à-dire que certaines cellules de sortie ne se contentent pas de produire un stimuli musculaire, mais qu’elle sont directement accompagnés de production hormonale. En pratique, cela parait assez peu adapté aux constats naturels, en tout cas pas à la majorité. Il semble qu’il est nécessaire d’entrevoir l’existence d’autres centres de sortie qui sont directement reliés au système sur des aspects très spécifiques. Il faut entendre par là l’émotion sous toutes ses formes, voire d’autres encore. Il est vrai que c’est un domaine que nous n’avons pas beaucoup étudié jusqu’ici et qui pourtant occupe une place prépondérante dans le mécanisme de la pensée. Nous lui réserverons un paragraphe à part entière. Mais il convient de préciser en passant que ces phénomènes complexes et beaucoup d’autres encore demandent chacun une explication qui nécessite des cellules de sortie qui sont actionnées par un type précis de situation. Et cette remarque apporte des informations non négligeables sur la structure globale du système. Nous ne ferons pas l’étude exhaustive de ces processus qui seraient au demeurant fort longue et fastidieuse, mais il est certain qu’un modèle plus précis ne saurait s’en passer.

L’émotion
Abordons le sujet très délicat de l’émotion. Délicat autant sur le plan philosophique que technique. Pour l’instant, nous passerons sous silence le plan philosophique en nous attardant davantage au problème technique qui se résume en la question fondamentale suivante : comment est-il possible que des concepts abstraits du modèle déclenchent un type précis de signal sans avoir eu d’apprentissage préalable ?
En effet, je pense qu’il semble assez évident que même si l’apprentissage a une influence prépondérante sur l’émotion et sur ses réaction par rapport au contexte, l’émotion n’est pas seulement le résultat d’un apprentissage. Dans beaucoup de situations, elle se manifeste spontanément sans apprentissage préalable. Sans pouvoir parler d’uniformité de la réaction émmotionnelle, on constate une grande fréquence dans les manifestations similaires de l’émotion.
Cela tendrait à invalider l’hypothèse de notre modèle qui consiste à penser que l’abstraction se construit progressivement sur la perception. En effet, il faudrait supposer que les émotions sont des concepts abstraits qui se construisent et qu’ils finissent par occuper finalement une cellule déterminnée à l’avance pour pouvoir être associée à la bonne une cellule de sortie. Une telle hypothèse parrait pour le moins absurde, il nous faut donc résoudre un nouveau problème.
Avant de rentrer dans les détails, il est bon de se rappeler que nous avons déjà parlé d’une certaine forme d’émotion en envisageant des flux de besoin et de satisfaction.
En fait, le problème des émotions dans un cadre général n’est pas aussi insurmontable qu’il paraît. Par exemple, on peut envisager plusieurs centres d’émotion corespondant à plusieurs émotions de base qui déclencheront des hormones de base. Ces centres se comporteront comme des cellules de sortie. La question se résume alors ainsi : comment des concepts de haut niveau peuvent-t-il se relier spontanément à ces « bonnes cellules de sortie » ? Ou en d’autres termes,  « comment les émotions sont-elles reconnues parmi les autres concepts de perception ?».
Pour répondre à cette question, commençons par remarquer qu'il existe des émotions naturelles qui, même si elles ne se manifestent pas chez tous de la même façon, présentent certaines généralités dans leur manifestation physiologique. Voici quelques sentiment qui lorsqu’ils sont exacerbés présentent souvent des manifestations physiologiques tout à fait précises : la peur, la colère, le sentiment amoureux, le « regain d’adrénaline » devant l'urgence d'une importante difficulté, la libido, la susceptibilité dans l’offense, la gêne, etc…
Il est possible que plusieurs de ces sentiments soient tout simplement un aboutissant inéluctable du modèle social de relation que nous construisons. Autrement dit, il se peut que plusieurs de ces réactions soient indirectement éducative. Pour exemple, on peut penser que l’offense et ses effets physiques sont tout simplement la concentration du flux d’adaptation et de besoin qui se présente en très grand nombre de par le chemin parcouru. Une frustration vive sur une zone de besoin aussi large, peut produire les mécanismes connus de la gêne (rougeur des joue,…). Mais c’est une explication légère. Plusieurs réflexions peuvent encore nous aider à ce sujet :
On peut supposer qu’une telle concentration de certains flux bien précis entraîne la création d’une association avec une cellule de sortie bien spécifique. Cela signifie que les réactions physiques nous aideraient spécifiquement à déterminer l’existence des différents flux existants.
Si l'on envisage pas de branchement, il est possible d’envisager le dégagement d’un flux émotionnel particulier qui va se diffuser très loin. Ce flux serait plus moins aréactif avec les cellules, sauf pour les cellules de sortie spécifiques à la réaction de sortie considérée (hormonale en général). Mais cette seconde hypothèse me parraît moins facile à manipuler et très encombrant pour le système. D’autant qu’il semble que le dégagement de telles sensations physiologiques ne soit pas limité à l’instant. Elles ressurgissent au souvenir du concept, même si c’est souvent en moindre proportion.
Même si les flux et leur réaction peuvent être multiples, il semble difficile d’imaginer qu’ils sont seuls responsables mécaniques de ces manifestations physiologiques. Faible explication pour des émotions si variées, nombreuses et nuancées. Une remarque pertinente peut nous éclairer à ce sujet : on peut penser que ces sentiments si nombreux n’ont finalement pas des manifestations physiologiques si nombreuses et que ce qui apporte la grande variété des nuances ne sont pas les manifestations physiologiques elles-même, mais bien les concepts sémantiques qui les initient. On peut présenter deux images pour illustrer ce principe :
Un film identique avec des musiques très différentes donneront des sentiments très différents.
La langue est sensible à très peu de goûts différents (salé, sucré, amer, acide) ; la richesse des goûts dépend beaucoup de l’odorat.
De même on peut penser que les manifestations physiologiques ne sont pas si nombreuses et que ce sont les concepts qui les nuancent en leur donnant un sens.
Il est clair que si ces explications sont intéressantes, elles sont insuffisantes pour expliquer les manifestations physiologiques. En effet, en se limitant à la seule liste présentée ci-dessus, les manifestations physiologiques sont si diverses qu’ils est claires qu’elles ne correspondent pas seulement au nuances d’une même sensation. Il faut donc expliquer la variété de ces manifestations.
Il est nécessaire de bien imaginer différents centres d’émotion comme cellules distinctes qui vont produire des processus distincts, pouvant être combinés, mais distincts. Ces manifestations sont si clairement associées à des valeurs sémantiques de sentiments spécifiques qu’il semblerait très maladroit de supposer que ces différentes manifestations ne correspondent chacune qu’à un équilibre différent d’un même mécanisme. A moins de supposer que ce mécanisme contient déjà en lui-même ces valeurs sémantiques. Mais alors nous revenons au problème de départ qui est le plus épineux : comment lier ces concepts abstraits à des valeurs sémantiques précises ?
Je n’ai (fort heureusement ?) pas de réponses simples. Par contre il me semble intéressant de distinguer plusieurs éléments distincts qui pourront être cumulés, distingués et interprétés à volonté :
un indice de compréhension important dans certaines émotions (comme la peur, la gêne,…) est le fait qu’elles apparaissent sur la simple compréhension d’un phrase dite sans aucune émotion et sans volonté d’inspirer ce sentiment. La seule compréhension de la phrase dans un contexte précis déclenche une vive émotion. Cela signifie que les éléments indispensables à ces émotions sont contenus dans le système et non apportés par l’extérieur. Je pense donc que ce type d’émotion pourra être interprété dans les termes que nous avons évoqué plus haut (au moins en partie).
Jusqu’ici nous avons bien simplifié le problème en présentant les émotions comme des activations de cellules de sortie. Si ces cellules de sorties sont nécessaires, il me semble difficile d’envisager que les émotions se limitent à cela. On peut penser qu’il y a des phénomènes de boucle entre l'action (émission d’hormones, de mouvement, etc..) et la perception de ces actions qui vont engendrer de nouvelles perceptions et qui vont compléter les émotions. Il est même possible que les émotions soient essentiellement du à ces perceptions. Mais le problème de l’association qui déclenche ces cellules de perception ne peut être éludé par cette remarque.
Certaines émotions comme la libido qui produit la réaction physiologique tout à fait singulière de l’érection masculine, peuvent être tout simplement la conséquence d’un centre de cellule entrée-sortie. On pourrait le qualifier de centre de la libido. Ce centre produirait des flux de besoin et des flux de satisfaction. On comprendra qu’il est tout à fait naturel d’envisager que les sentiments de libido (pas l’érection) est un centre qui se mettra en route à partir du temps de sa maturation au moment de la puberté. Sous certaines dispositions physiologiques (l'érection), on peut envisager que des flux de satisfaction sont dégagés par ce centre quand les lieux de sensibilité sexuelle sont stimulés ou dans l’orgasme (et dans ce cas de façon intense). Ce centre de la libido fonctionne selon un processus en boucle : il contient en lui même des cellules d’entrée qui apportent des perceptions et des cellules de sortie qui commandent une action physiologique. Quand les ordres de sortie déclenchent une action, ceux-ci produisent un retour de perception qui produit à nouveau une action physiologique. On comprend aussi que ce mécanisme contient en lui-même un processus d’arrêt du besoin et de création de la satisfaction lié aux paramètres physiologiques. Ce mécanisme est quasiment périphérique à notre système. Son intégration au système se fait par association de perceptions abstraites qui vont être lié avec la perception de la libido. L’implication de la sexualité dans la vie est importante à de nombreux niveau (maturation à la puberté qui transforme la perception de soi, source de plaisir intense, accomplissement de l’acte de reproduction qui est un pouvoir extraordinnaire, implication relationnelle délicate par la différence qui existe entre les pratiques sexuelles et le restes des pratiques. Ce positionnement particulier de la sexualité entre relation-plaisir-pouvoir conduit à des schéma de la sexualité très différents chez chacun. Ce sont fréquemment des schémas fantasmatiques). Ce sont toutes ces abstractions cumulés avec les flux intenses de besoin et de satisfaction, qui vont donner à l’esprit toute la complexité de la sexualité. Celle-ci au départ pourrait pourtant n'être perçue que comme un centre d’entrée-sortie tout a fait mécanique et relativement simple (pour son rapport avec le système).
Pour clore l’explication du mécanisme de l’érection, il faut remarquer que le contrôle sur ces cellules de sortie ne peut être total à cause du fonctionnement en boucle de la libido (inacessible au contrôle) et du principe de saturation. A la puberté, l'intégration du mécanisme de la sexualité est initié par des ordres primitifs créés par hasard (comme tous les autres ordres). Ils vont être associés à des perceptions qui étant déclenchées vont produire de nouveaux ordres. Nous reconnaissons là le système d'acquisition de nouvelle cellule de sortie. Le phénomène de magnétisation du flux de besoin et de satisfaction peut assez facilement expliquer le déclenchement du processus de l’érection sous certaines perceptions. Le branchement des ordres se fait rapidement sur des perceptions très abstraites, car au moment de la puberté le système est déjà très évolué dans l’abstraction. La socialisation précisera et accélérera le contenu de cette perception. On comprend alors comment se crée l’émotion physiologique qui est liée à la libido. Au résultat, cette émotion là n’est pas celle dont l’explication pose le plus de problème d’intégration au modèle parce qu'il existe directement un organe et donc des cellules liées à ce sentiment.
Si elles ne sont pas considérées comme un phénomène lié à un état particulier de saturation de flux et d’excitation de cellules sensibles à ces saturations. Certaines manifestations comme les plaques rouges (provoquées par la gêne) me sembleraient nettement plus difficiles à expliquer. Et pourtant, c’est de ces explications que dépend la compréhension de la psychologie humaine, qui va se construire comme une pyramide d’abstraction sur ces principes qu'il reste à expliquer.
Il est aussi possible de supposer que les cellules de sortie d’émotion telles que nous les avons décrites ne sont pas localisées en une cellule, mais en tout une région et que le système est conçu de telle sorte que certaines abstractions se dirigent inévitablement vers ces régions. Parvenu à certain degré d’abstraction, certaines émotions se manifestent. Mais une telle supposition est purement gratuite, car il faudrait définir les causes et le processus qui conduit à cette inévitable direction. Nous n’avons fait que repousser le problème plus loin pour le rendre plus complexe.
Pour certaines émotions, on peut envisager l’existence de proto-concepts, qu’on pourrait appeler aussi instincts. Ce sont des concepts qui sont soit innés, soit formés seuls et naturellement à certaines périodes de la vie ou encore des concepts qui se construisent en des zones précises liées à ces cellules d’émotions. Nous avons déjà parlé de certains proto-concepts pour expliquer des phénomènes comportementaux. Mais on peut étendre ces proto-concepts à la perception des émotions. Ces préconcepts doivent être imaginés comme des concepts basiques liés à ces cellules. Pour expliquer comment ces pré-concepts peuvent se lier aux autres concepts, il suffit de penser que les autres concepts peuvent se construire de façon presque indépendante. Ceux-ci n’intervenant que lorsque les cellules de perception sont stimulées comme il convient. Par le principe de magnétisme, on peut alors expliquer l’interaction par des cellules plus abstraites. Mais il reste encore à expliquer comment de tels concepts peuvent percevoir des choses si complexes qui n’ont pas l’air d’être indépendantes et « toutes construites ». Elles semblent précéder la perception de ces sentiments et construites par l’expérience. Cette thèse semble donc assez difficile à élaborer.
En résumé, nous pouvons dire que les centres d’émotions, les principes de proto-concept, de socialisation, de saturation expliquent une bonne partie du mécanisme de l’émotion. Mais il reste encore une grande part de mystère autant philosophique que structurelle pour parvenir à expliquer la complexité des phénomènes de l’émotion, qui sont une base fondamentale de la psychologie humaine.

Des raisonnements pas si elementaires
Parvenu à ce point nous n’irons pas plus loin dans l’explication et l’analyse des mécanismes élémentaires. Nous allons entreprendre une autre démarche : chercher à comprendre comment ces mécanismes élémentaires peuvent engendrer les mécanismes les plus communs de la pensée qui, dans le cadre de notre modèle ne sont plus élémentaires. Nous allons tenter d’aborder tour à tour quelques-unes de ces situations :

Le principe de transposition
Nous l’avons déjà évoqué , il consiste en l’application d’un processus à une nouvelle situation. Depuis la plus jeune enfance, une des choses remarquable dans les facultés humaines consiste à savoir transposer des acquis dans des cadres différents. C’est une pratique tellement commune qu’elle devient presque transparente, mais ce principe d’adaptation d’un processus à une nouvelle situation est bel et bien un des mécanismes de base des savoir-faire humains. Pour ne citer que deux exemples pensons à l’enfant qui a compris le mécanisme de l’emboîtement d’objets dans un jeu. Il saura dorénavant appliquer ce principe dans toute sorte de situation. De même l’élève qui a vu résoudre un exercice de mathématiques saura appliquer l’outil rencontré à toutes sortes d’autres situations. Nous avons vu qu’il existe une explication mécanique à ce problème et que cette explication repose essentiellement sur le principe d’adaptation par reconnaissance d’un problème. C’est ensuite la reconnaissance de similarité (autant dans la perception que dans les ordres) qui apportera la réponse. On voit ainsi que l’essentiel de cette adaptation de processus repose sur l’abstraction. Il faut bien comprendre en particulier pour la perception que cette abstraction peut être très impalpable indescriptible, c’est-à-dire réellement très abstraite.
Les logiques opératoires
Comme cas d’espèce des problèmes précédents, on pourrait citer les logiques opératoires, c’est-à-dire les mécanismes intellectuels complexes qui sont utilisés pour résoudre une situation problématique.Il se trouve que face à des problèmes très différents, on peut adapter une logique qui a déjà été utilisée et qui va convenir à merveille. Maintenant que nous avons parlé de l’abstraction qui permet l’initiation de cette logique, tout simplement parce qu’elle résonne comme la logique la mieux adaptée, on peut ajouter qu’une logique opératoire est tout simplement une succession d’ordres régie par des subordinations de perception abstraite. Il est donc assez naturel de comprendre que tout processus peut être testé et adapté conformément à notre modèle.

Les différentes formes de langage
Comment est-il possible d’envisager le langage dans le cadre de notre modèle ? Le phénomène du langage courant est complexe, car il fonctionne sur plusieurs étages : celui des sons, celui de la structure des phrases et celui des idées. Et tout cela dans deux sens : la perception et l’émission. C’est un phénomène d’une complexité incroyable. Mais c’est justement dans ce type de phénomène, à mon avis, que le modèle prend le plus de pertinence. Pour établir brièvement un petit schéma de cette acquisition, il me semble indispensable de chercher le début de l'acquisition dès la plus tendre enfance où tout commence par la perception des sons et des idées, de façon parallèle : on peut penser qu’à force d'entendre des sons associés à certaines idées, le rapprochement s’établit assez vite. Mais je pense qu’il s’effectue en terme beaucoup plus abstrait que ce que nous pouvons imaginer (attention le mot abstrait signifie parfois très hautement élaboré et parfois, comme c’est le cas ici, et parfois inaccessible par ce que trop basique. L'usage général que nous faisons du mot abstrait est donc : qui ne peut être explicitement détaillé parce que ses répères sont très éloignés du langage courant et des perceptions communes). Ainsi, l’enfant va découvrir une ébauche du langage, mais cette abstraction va tout autant construire le son, que la syntaxe, que les idées ; tout cela en même temps, de façon séparée et de façon mélangée  : tout ce qui se répète est synthétisé en un concept. Ainsi, les idées, les sons, les syntaxes et même les intonnations ainsi que les contextes seront intégrés. On peut très bien imaginer que des sons sans aucune idée soient retenus, quand ce sont toujours les mêmes qui se répètent. C’est donc tout un maillage profondément inscrit dans le contexte où vit l’enfant : le langage ne devient langage que progressivement. Il se construit par bribes, certains sons sont associés aux idées, certains ne le sont pas. L’échaffaudage se construit de toute part et les nombreuses passerelles lui donne doucement une rigidité de plus en plus globale, pour finir par ne plus combler que les trous manquants.. Lorsque l’enfant émet des sons qu’il reconnaît comme étant ceux qu’il perçoit, il peut reproduire ceux qu’il a réussi à produire très vite. Il suffit que le lien soit fait, mais on peut aussi imaginer que le lien n’est pas forcément fait, ou qu’il est établit sur un secteur très partiel. C’est ainsi que naît le langage. Le modèle donne une explication compatible à l'un des grands mystères du langage : sa facilité à traduire des idées hautement élaborées en une structure gramaticale complexe, en utilisant des combinaisons de sons complexes ; et tout cela en une fraction de seconde. Comment expliquer ce principe autrement que par un système où lorsqu’un ordre est créé, il va se décomposer en une chaîne de sous-ordres prétraités (imbriqués) qui vont aboutir automatiquement après quelques petites adaptations ; sans même en être conscient, sans même réfléchir à ces constructions. On comprendra donc que les idées sont situées en une abstraction beaucoup plus haute que les mots, mais que ces idées sont aussi construites sur et à partir des mots. C’est ainsi que le lien est fait très rapidement, par des flux d’ordre qui associent très vite les mots aux idées, les structures aux mots et les sons à la phrase qui doit être prononcée. Qui ne s’émerveille pas de la facilité avec laquelle il peut parler de façon si automatique ? D'aucuns disent que l’idée se construit sur le langage et réciproquement, mais cela n’est vrai que dans certains domaines. Une bonne partie des concepts conscients sont complétement en dehors du langage : parlons de l’improvisation musicale, de l’entraînement sportif, de la vision artistique, etc… Ce regard furtif sur le grand sujet du langage ouvre beaucoup de perspectives, de compréhension et d’implications dans beaucoup de domaines.

L’expertise
Par expertise, on entend faculté qu’a une personne très compétente en un domaine très vaste de connaissance, de trouver la solution adaptée à un problème complexe. C’est le docteur devant les symptômes d’un malade. C’est le musicien dans un moment d’improvisation. C’est le l’ingénieur devant un problème professionnel délicat n'appellant pas aux calculs. Etc. Cette expertise, quand on l’analyse a souvent dérouté les savants. Car il est évident que le processus mental, qui a lieu dans les-dit personnages, n’a rien d’une analyse minutieuse et logique des situations (comme on procèderait en informatique) ; l'expertise correspond beaucoup plus à un instinct qui se déclenche automatiquement après imprégnation du contexte. Là encore, il me semble que notre modèle trouve toute sa raison d’être car l’imprégnation des données consiste en une stimulation des perceptions concernées par un flux de contexte. Puis l’ordre de trouver une solution stimule une pléiade de sous-ordres déjà présents auxquels il faudra « très peu » d’adaptation pour trouver la solution. L’essentiel des ingrédients sont déjà présents et stimulé, la logique opératoire est quasi automatique. Le seul point intensément travaillé est l’adaptation. On peut penser qu’avec une concentration importante (une haute stimulation de la conscience), il ne sera pas difficile de résoudre un tel problème, même s’il est assez profond (s’il doit relier des parties assez éloignées), dès le moment où le système contient tous les ingrédients nécessaires.
Le calcul
On sait que les personnes manipulant le calcul comme un expert (au sens de la définition que nous avons donné plus haut) ne sont pas courants. En effet , la plupart du temps, le calculateur se doit de décomposer et analyser les données en une multitude de processus bien distincts et lents afin d’arriver à la solution. Là encore ce constat converge encore en faveur du modèle. En effet, ce type de calcul est bien différent de l’expertise au sens où c’est une série d’opérations logiques dont chaque résultat dépend du précédent. Tout y est très précis et aucune conclusion ne supporte l’erreur. Il n’y a pas de place pour l’approximation et l’instinct. Chaque opération devra donc être soumise à des ordres nombreux de vérification, selon le taux d’assurance nécessaire fixé par l’habitude. Il ne s’agit pas de découvrir un chemin mais d’assurer un chemin. On peut penser que chaque opération fait appel à des processus complexes de contrôle, car l’erreur n’est psychologiquement pas permise. Je pense que c’est un tel principe qui ralentit le système. La lenteur s'explique donc par le fait que seule la conscience peut travailler pas à pas selon des mécanisme de recherches ralenti par les processus de vérification. « Aucun » mécanisme automatique et incore moins inconscient ne sera sollicité. Chaque opération, dépendant de la précédente, il faut que le principe de subordination la déclenche. On conçoit bien que cette démarche est forcément lente. A cela, on peut ajouter que les chiffres étant des données tellement abstraites, elles sont peu associées à des images mentales qui pourraient raccourcir le calcul, (c'est variable selon les individus). Il est fort probable que certains bons calculateurs possèdent des images mentales abstraites, de nombreux mécanismes automatiques développés par la pratique. Mais pour la plupart des gens une opération mentale déjà effectuée devra toujours être effectuée à nouveau (sauf les opérations des tables de calcul dont le rôle est justement d'automatiser les briques de base du raisonnement calculatoire), pour la simple raison que ces calculs ne sont pas assez associés à de nombreuses cellules de perception distinctes.

La logique
Venons-en à la logique, qui pourrait sembler être une pierre d’achoppement du modèle. En fait, il faut commencer par bien préciser ce qu’on entend par la logique. C’est un mot vaste qui englobe beaucoup de situations très distinctes. Nous allons nous limiter à la logique qui sont les principes réglant la validité de l’articulation des idées. Et pour simplifier, je vais ditinguer deux sortes de logiques : la logique commune et la logique mathématique. Par logique commune il faut comprendre toutes les logiques naturelles utilisées dans le quotidien. Pour mieux le comprendre, on opposera le mot « logique » à son contraire le mot « illogique ».
Les logiques communes 
Comment peut se construire la logique dans le cadre de notre modèle ? Comment est-il possible qu’une articulation d’idées soit reconnue logique et qu’une autre soit tenue pour illogique ? Pour savoir comment se construit la logique commune dans le cadre de notre modèle, je n’entrerai pas dans les détails de ce qui pourrait être une longue étude à part entière. Mais en quelques mots, je préciserai que la logique commune relève du même processus que nous avons déjà évoqué sous le nom de « processus opératoire », « test », « transposition ». A force de rencontrer un même type de situation logique et d’autres types de situation illogique, il se construit une impression abstraite très précise de ce que sont les choses logiques et non logiques. Les procédés opératoires qui les définissent deviennent eux aussi des ordres abstraits de plus en plus clairs. Ce qui permet d’étendre la notion de logique à des abstractions assez précises. L’aspect logique de quelque chose provient donc du principe abstrait de transposition par reconnaissance à l’habitude. Nous n’irons pas plus loin ici. Nous reparlerons spécifiquement de la logique dans un autre chapitre.

Les logiques mathématiques.
Parlons maintenant de la logique mathématique. Nous sommes au cœur d’un long problème qui a hanté les sciences cognitives. Beaucoup de mathématiciens pensent que le principe de la logique mathématiques sont à la base du raisonnement, de la pensée qui ne serait qu’une agglommération structurée de ces principes logiques (même si ce ne sont pas exactement ceux qui sont utilisés en mathématique). Bien que mathématicien de formation, c’est justement l’impression contraire qui m’a conduit à la construction de ce modèle. Il me semble que notre pensée ne raisonne absolument pas en terme logique. Alors, comment une telle confusion peut-elle naître. Le problème est une répétition du paradigme de la poule et de l’œuf.
Il se trouve que les raisonnements peuvent systématiquement être décomposés en principe logique élémentaire. Ce qui montre l’universalité de la logique.
Ensuite, sans principe logique clairement défini, il est impossible de parler rigoureusement et d’arriver à élaborer des raisonnements qui ne puissent être contredit. C’est là toute la démarche mathématique, s’accorder sur des éléments de base évident et tout construire sur ces axiome de base.
Si le raisonnement repose sur cette logique élémentaire et que celle-ci repose sur la logique pour les expliquer. Il a semblé naturel aux mathématiciens de choisir comme base les éléments élémentaires. C’était d’ailleurs la seule solution pour que l’édifice soit solide du point de vue logique lui-même.
Mais il me semble que l’évidence est trop criante : nos esprits naturels ne fonctionnent pas avec cette logique élémentaire. Cependant, il arrive que les mathématiciens, qui ont rendu cette logique si habituelle dans leur esprit (à force de la manipuler), pensent le contraire. Mais en supposant que la logique soit bel et bien une abstraction construite par l’expérience, comment est-il possible qu’elle ait autant de force, autant de certitude et autant de réalité pratique, autant de lettres de noblesse ? (Les sciences techniques ont prouvé la force de la logique mathématiques.)
Nous entrons là dans un problème philosophique. Mais c’est pour résoudre ce genre de problème sur la réalité et la vérité que j’ai construit ce modèle. Sans m’y attarder maitenant je vais donner la réponse que j’argumenterai en d'autres lieux : c’est tout simplement la nature qui contient la validité des mathématiques et non notre esprit. Notre apprentissage par expérience et synthèse isole ce qui est permanent dans la nature, et c’est ainsi que la logique mathématique est une forme d’abstraction mentale d’un fait très concret de la nature. Cela pose le problème ontologique de la logique. Nous résoudrons aussi ce problème dans un autre lieu, afin d’atteindre notre objectif sans nous disperser trop longuement. Je dis alors que la logique est tout simplement un concept abstrait construit sur d’autres concepts par expérience. Concept qui montre que l’abstraction peut être d’une rigueur implacable. Ces concepts sont parvenus à cette rigueur par un apprentissage historique long et fastidieux ( ce qui est un indice majeur de l’aspect non naturel et primaire de la logique pour la pensée). Pour donner une idée de ce principe, je laisse ici à la réflexion l’idée suivante : même le principe de non-contradiction n’est pas un principe fondamentale dans notre modèle : dans toute notre construction rien ne le modélise. Il est donc une pure abstraction de l’expérience. Cela remet-il en cause la validité du raisonnement mathématique? A moins que ce ne soit le mot « validité » qui prenne un tout autre sens. Mais nous reparlerons de cela plus en détail dans un autre partie de notre ambitieux programme.

La psychologie de haut niveau
Dans l’hypothèse où notre modèle s’avèrerait une bonne démarche pour l’explication du mécanisme de la pensée, il reste beaucoup de questions sur la psychologie humaine. Il est clair que nous sommes très loin d’avoir abordé l’ensemble des problèmes physiologiques de la psychologie. L’existence de nombreux autres centres spécifiques me semble inéluctable. Mais tant que ces centres restants sont des modules annexes, il m’importe assez peu de les étudier maintenant. Car, loin de la prétention d’apporter un modèle complet, je souhaite seulement donner une ligne directrice.
Il est fort possible que plusieurs de ces centres, que je n’ai pas pris le temps d’étudier ou pas même soupçonné, impose une révision profonde dans la structure du modèle. En particulier dans tout ce qui concerne l’émotion que nous n’avons fait qu’éffleurer. On pourrait d’ailleurs penser que le terme « émotion » est un peu restricitf et qu’il faudrait l’élargir au terme plus large de « l’affectif ». Mais je ne l’ai pas fait car une forme basique de l’affectif réside déjà dans mon modèle sous la forme de flux de besoin et de flux de satisfaction. Maintenant, il me semble qu’il existe encore une partie des activités mentales qui sont contenus dans le terme « affectif » et qui sont en-dehors du terme « émotion », tel que nous l’avons défini. Pour donner un seul exemple et sans jouer sur les mots je pourrais citer « l’affection » qui, de façon basique, peut être supposée dans la relation d’un nouveau-né avec sa mère. Il est possible de donner à cette affection une interprétation purement mécanique dans notre modèle, mais l’importance et le caractère psychologique pris par ce type de sentiment peut donner à penser que c’est plus qu’une simple description mécanique. Il est clair que dans un tel débat complètement gratuit, chacun construira son opinion en fonction de ses présuposés philosophiques. Mais sans aller jusque là, il est sans doute possible de reformuler le modèle dans certains aspects pour intégrer plusieurs types de paramètres psychologiques.
Le modèle que nous présentons est pauvre et peut-être abondamment critiqué et mis en doute. Mais je me suis refuser à approfondir la question pour plusieurs raisons :

la psychologie humaine au sens des relation humaine et des aspirations humaines peut être considérée par rapport au modèle que nous avons construit comme une haute abstraction imprévisible. En effet, l’essentiel de la psychologie affective sont des sentiments dont les bases ne figurent pas dans notre modèle. Si jamais il en sont la conséquence, c’est que leur formation est peut-être dûe à une abstraction située très loin de la perception directe (même si de nombreux liens étroits peuvent être établis).
Pourtant, cette psychologie est une base fondamentale de notre comportement de notre vie. Il est certain que l’on peut trouver bien des explications et des indices de compréhension de plusieurs de ces sentiments, mais bon nombre d’entre eux très abstraits comme l’amour, la honte, le besoin de valorisation, etcetera, reposent sur des bases très profondes de la vie, sont des moteurs essentiels de notre comportement.
Je ne cherche donc pas à résoudre la question, mais à poser le problème en présentant plusieurs altérnatives :
on peut supposer que cette psychologie de haute altitude est bel et bien issue de la construction d’un modèle comme nous l’avons présenté par convergence nécessaire à cause de plusieurs facteurs :
- le facteur structure du modèle (mais comme nous l’avons vu, dans les manifestations physiologiques de la psychologie, il semble bien maigre pour influencer un tel aboutissement),
- nous avons aussi le facteur extérieur (la socialisation , la nature, le rapport à l’autre, etc…). Ce facteur peut être déterminant en présentant la psychologie commme une construction historique de l’humanité. Noyé dans cette construction lors de son apprentissage, l’homme va nécessairement percevoir au travers des concepts psychologiques qui lui sont proposés. La question est de savoir ce qui est d’un côté historique et éducatif et de l’autre naturel inné. Mais là encore, l’argument est assez faible et ressemble assez au paradigme de la poule et de l’œuf. Il est évident que les relations extérieures sont un facteur complétement englobant et déterminant des fonctions psychologiques de haut niveau. Seulement la question n’est pas l’influence réciproque mais l’origine, l’explication de son existence.

Si le facteur extérieur ne va pas sans le facteur intérieur, est-il satisfaisant de penser que la présence des deux est suffisante pour envisager leur existence ? Il me semble que l’hypothèse est fragile, car tout est nécessaire pour que chacun existe.


Voici une mangifique transition pour aborder les raisons de la difficultés de l’étude de la psychologie de haut niveau. En effet, je pense que la psychologie de haut niveau est un domaine si flou qu’il est très facile d’interpréter les choses selon des modèles purement artificiels. Il ne serait pas raisonnable de dire qu’il n’existe aucun point d’appui dans l’étude de la psychologie de haut niveau, car il est manifeste que certains grands traits peuvent clairement être définies , ne serait-ce que l’existence de tels sentiments. Mais quitte à déplaire, il me semble que ces grand traits sont très nettement insuffisants pour aboutir à des conclusions sérieuses pour l’élaboration d’un modèle global de la psychologie. Je pense que beaucoup de théories élaborées sur ces disciplines sont plus gratuites que concrêtes. Je qualifierai plusieurs de ces théories comme une interpolation hasardeuse des maigres faits concrêts à disposition. On peut constater notamment la disparité des théories basées sur la psychanalyse par exemple. Dans tout modèle fermé, l’esprit trouve facilement une cohérence. Ce qui satisfait l’appréciation est bien trop souvent limité à l’analogie et l’aspect esthétique. Cela conduit trop facilement à l’imagination, la fabulation et la gratuité. Il se trouve que beaucoup de ces théories mélangent des sentiments psychologiques de haut niveau avec des sentiments psychologiques de bas niveau, ce qui leur permet régulièrement de poser les pieds sur le concret, leur donnant maladroitement du crédit pour ce qui est plus contestable .
Voilà donc mon point de vue :
Au vue de la difficulté et du flou que véhicule la psychologie de haut niveau, on peut penser qu’il semble difficile de statuer sur leur origine. Je ne me suis moi-même pas permis d’avancer une hypothèse dans le cadre de mon modèle. Je le ferai plus tard, mais dans un autre cadre. En attendant, les options qui s’offrent à nous sont :
soit une conséquence plus ou moins libre de l’intéraction du modèle avec l’extérieur,
soit une origine interne imposée qui évolue évidemment dans l’intéraction avec l’extérieur.

Pour envisager une origine interne précise, il me semble raisonnable après toutes les explications que nous avons donné sur l'émotion, qu’il faille envisager plusieurs mécanismes complexes, dont les parties élémentaires ne cadrent pas forcément du tout avec les concepts élémentaires de cette psychologie. Mais il est vrai qu’une telle option engendre de sérieux problèmes philosophiques.
Une autre solution est de donner à cette psychologie de haut niveau une nature purement spirituelle et non matérielle. Une telle hyptohèse engendre aussi de sérieux problèmes philosophiques, mais aussi des problèmes d’ordre technique, car il n’est pas forcément aisé de tisser un lien concret entre le matériel et le spirituel. Dans le cadre de notre modèle, il semble assez évident que ces sentiments ont bel et bien une consistance matérielle sous forme de concept emprisonné dans des cellules de perception. Mais malgré la semblante difficulté du problème, je pense qu’il n’est pas impossible de tisser ces liens (qui reposeront évidemment sur des spéculations purement gratuites du point de vue technique). Mais le problème étant hautement philosphique, il me semble tout aussi hardi d’exclure cette hypothèse. Car il y là un des mystère de la vie, et je dirais qu’il est fort heureux que le système lui laisse une place hypothétique. Il me semble que, dans tous les cas, il restera une part de mystère. Ce n’est pas la volonté de garder une part de mystère, mais le constat qu’il reste dans la complexité humaine, une part qui semble inaccessible. Mais il ne s’agit pas de renoncer à chercher, à proposer des hypothèses, car c’est dans de telles recherches qu’on précise toujours mieux où est la frontière du mystère. C’était justement là un des objectifs de ma recherche. De rendre les choses plus concrètes, plus mécaniques, on ne résout pas le mystère, on lui assigne une place plus précise, ce qui ne le résout en rien.
C’est donc à la neurophysiologie en particulier que revient un des rôles fondamental dans notre recherche, car elle est la mieux indiquée pour trouver des centres fonctionnels dans le cerveau pouvant nous donner une indication sur les modèles à choisir. Vu mon ignorance sur le sujet, je pense avoir dit certainement des sottises bien caractérisées. Mais qu’on me le pardonne et qu’on juge par soi-même. Il est évident qu’une bonne part de l’étude revient à ces spécialistes. Mais il reste une part théorique car ils sont loin d’avoir donné une unité au mystère de la pensée; la complexité des phénomènes à étudier ne rend pas la tâche facile. Pour en témoigner on peut citer l’étude de l’hypothalamus intégré à tellement de mécanisme différents.
En conclusion, on constate la pauvreté des explications et surtout des mécanismes qui conduisent à ces sentiments psychologiques élaborés. Pour conclure sans fermer définitivement la porte de ces explications, il me semble qu’il existe malgré tout une relative unité dans le type de ces sentiments. Nous les avons qualifié « d’affectif ». Or, la liaison entre l’affectif et le mécaniquement concret est indéniable ; en particulier au niveau de la production physiologique conséquentes aux émotions. J’aurais tendance à penser que l’étude de l’affectif doit être envisagée en dissociant la partie abstraite de la partie physiologique. C’est le rapport entre les deux qui est déterminant. Ainsi, il semble assez naturel que l’affectif contient des centres régulateurs. On peut alors construire des hypothèses gratuites comme :
l’existence de centres affectifs comme centres donnant des impulsions d’entrée au système. Mais il est évident que la perception de l’affectif s’effectue à haut niveau et c’est là qu’on rencontre une difficulté majeure du modèle.
La précocité des relations effectives chez l’enfant est un élément déterminant pour penser à l’existence de tels centres. On sait qu’un déficit affectif chez l’enfant en très bas âge peut avoir de graves conséquences sur le déroulement de son fonctionnement. Mais l’intégration de cette relation précoce est elle aussi très complexe à modèliser dans notre théorie.
On pourrait alors supposer que le centre affectif fonctionnerait comme un flux de besoin primaire non précisé (comme la faim la soif, on pourrait parler d’un besoin affectif) auquel certaines manifestations relationnelles réponderaient naturellement de façon purement mécanique. Cela pourrait trouver une explication dans l’histoire de l’embrion : par exemple la voix de la mère entendue dès la grossesse, deviendrait un besoin. Ce besoin se développerait par la suite en concept beaucoup plus abstrait (par le mécanisme d'aimantation). Il est nécessaire de penser que ce besoin va évoluer avec le système en parallèle avec l’élaboration de la perception abstraite. Il est alors surprenant de voir que cette évolution suit fréquemment des grandes lignes communes. C’est cela qui en fait le mystère.
Il semble assez évident que l’affectif prend une part dans les repères établis, ce qui peut facilement être mécanisé dans le modèle. Mais cette notion de repère me semble très insuffisante pour expliquer l’ensemble de l’affectif et sa diversité. Je n’ai donc pas cherché à mécaniser ces réaction affectives qui me semblent trop inaccessibles à la rationnalité mécanique.
Toutes ces explications sont purement gratuites, et je pense qu’il faut rester très prudent dans l’explication de tels phénomènes aussi complexes et flous. Le modèle ouvre une voie de recherche, en apportant un angle de vue très précis sur l'approche de la psychologie. Peut-être qu’au regard de ce filtre, beaucoup d’éléments pourront s’éclairer et s’associer de façon plus naturelle et objective.
Pour conclure sur la psychologie de haut niveau, si le mystère demeure, cet aspect de l’activité mentale apparaît néanmoins comme fondamental à l’évolution du processus global d’apprentissage et de fonctionnement. Il est donc évident qu’elle ne peut être négligée dans le modèle. Il est probable qu’elle ait un rôle sructurel et pas seulement un développement dû aux contexte d'apprentissage. Mais avant de la modéliser, il faut commencer par l’étudier en profondeur sous l’angle de vu du modèle. Ce que je n’ai pas voulu faire de par l’ampleur et la difficulté du travail ainsi que l’incertitude du résultat.

 

Michaël Klopfenstein © 2007



La trame une image de la réalité.


Un regard philosophique sur Les mathématiques


La Science est recherche de la réalité objective partageable.

Le sens est le ressenti instantanné d'un tissu organisé de concepts formant une unité cohérente liée à la totalité de nos aquisitions (qui sont pour chacun un autre sens).