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Etude du Code Secret de la Bible - Analyse détaillée




COMPRENDRE LE SECRET

La superstition

Pourquoi un chapitre sur la superstition dans ce livre ? Tout simplement parce que l'emballement qui a eu lieu autour du Code Secret est très typique de la superstition. Comprendre cet emballement permet de prendre du recul par rapport au Code Secret. Il y a des phénomènes psychologiques qu'il est bon de comprendre si nous désirons avoir une vision plus précise de la vie et de nous-mêmes. Pour bien comprendre le principe du Code Secret, il nous faut chercher à comprendre les concepts de l'ordre et du désordre qui sont étroitement liés à celui de la superstition. Dans cette première partie nous allons donc sortir du Code Secret pour prendre le problème un peu en amont.

La superstition est naturelle

La superstition est une crédulité mal placée. On peut s'apercevoir que beaucoup de gens, pour ne pas dire tous, se laissent impressionner par des phénomènes qui ne sont que le fait du hasard. Cette crédulité se comprend facilement par un désir naturel en l'homme de trouver de l'ordre dans les informations qui l'entourent. Trouver de l'ordre ou une structure qui nous permet de résumer l'information est une nécessité pour la compréhension. L'homme est ainsi fait, et l'homme moderne peut-être plus encore que les précédents à cause de l'information qui se multiplie. Ce qui nous entoure, pour être compris, doit être ordonné et structuré. Mais de l'ordre à la superstition, il y a un grand pas, me direz-vous ? Et bien peut-être pas.

Prenons un exemple fréquent : lorsqu'une suite d'événements malencontreux arrive à une personne, nous l'entendons souvent dire : "Bah ! Il y a des jours comme cela". Si l'on essaie de bien comprendre une telle phrase, on s'aperçoit qu'il y a un sous-entendu : c'est le jour qui est perçu comme étant particulier, et non pas les événements eux-mêmes. En quelque sorte, on attribue une cause à tous ces événements ; une cause qui n'a rien de logique. On a l'impression que le jour possède en lui-même une mauvaise connotation, et toute la journée sera entachée de cette disgrâce.

L'exemple que nous venons de donner peut être généraliser. Nous allons parler de la compréhension souvent biaisée de ce qu'on appelle la "loi des séries". Il arrive souvent que des événements plutôt rares se produisent coup sur coup comme s'ils s'étaient donnés rendez-vous. Cela est plutôt surprenant, mais c'est une constatation qui a pu être faite par tous. Dans ce genre de situation, nous n'avons pas d'autre recours que de nous satisfaire de l'expression "C'est la loi des séries". Cette expression est très appropriée. Seulement, la plupart du temps, ils ne sont pas perçus dans leur sens originel, ils sont même perçus dans un sens complètement opposé. En effet, cette phrase est souvent citée pour pallier chez l'individu à une explication qui manque. Il voit dans ces enchaînements d'événements une nécessité imposée par une loi, une cause extérieure, un mystère, une volonté auxquels il donne le nom de "loi des séries", tout simplement par crédulité.

 

Je ne remets pas la crédulité en cause car sans elle aucune communication n'est possible. La crédulité n'est certainement pas à mépriser. Elle est souvent synonyme de confiance ; et celle-ci est nécessaire. C'est pourquoi je parle d'une crédulité mal placée. Lorsque nous ne comprenons pas quelque chose, il y a une nécessité chez chacun de rendre cohérente notre pensée. La crédulité est tout simplement un raccourci qui résume des choses trop compliquées pour nous. Et tous - j'insiste, tous - nous en sommes tributaires. Alors ne méprisons pas la crédulité, mais enseignons la réalité afin que la crédulité ne soit pas mal placée.

 

Bien souvent, l'enchaînement d'événements rares peut être compris très facilement. C'est un phénomène naturel du hasard couplé à la psychologie humaine. Voyons ces deux aspects :

 

  • Le premier point a trait à la compréhension du hasard. Commençons par préciser ce qu'est le hasard : on dit qu'une suite d'événements est régie par le hasard lorsqu'il n'est possible d'y déceler aucun ordre précis, aucune succession structurée, si bien qu'aucune prédiction n'est possible sur la succession des événements. Il faut néanmoins relativiser cette définition : si l'on prend l'exemple du temps qu'il fait journellement, on constatera qu'il existe un certain rythme des saisons et une certaine prévoyance d'un jour au lendemain est possible. D'après la définition que nous venons de rapporter, cela signifie que le temps quotidien n'est pas une succession d'événements hasardeux. Par contre, il existe dans la succession du temps un certain hasard, par exemple il n'est pas possible de savoir assurément quel temps il fera le 21 juin de l'année suivante. En effet, lorsqu'on a connaissance des équations mathématiques qui régissent les conditions climatiques, il apparaît clairement que le temps qu'il fera dans quelques mois est complètement hasardeux (à l'intérieur d'une certaine fourchette, car il est bien évident qu'il est peu probable de voir une tempête de neige à Paris, le 21 juin). Ainsi à l'intérieur de quelque chose de structuré, il peut exister du hasard. C'est d'ailleurs le cas le plus fréquent ; au-delà de la structure générale qui régit bien des événements, il se trouve une part de hasard que l'on constate en effectuant une analyse plus ou moins fine.

Après avoir défini le hasard, il faut mettre l'accent sur une de ses particularités qui est souvent mal comprise : le hasard ne produit pas une répartition uniforme des événements ; c'est-à-dire que des événements survenant au hasard ne s'enchaînent pas avec régularité. Le hasard est par définition quelque chose d'imprévisible et de complètement dispersé, sans aucun ordre structuré. Si des événements arrivaient de façon régulièrement espacée, on aurait affaire à un ordre et les événements seraient structurés. Or un vrai hasard ne contient pas d'ordre, pas de structure. Parfois les événements sont rapprochés, parfois ils sont espacés, parfois plus, parfois moins, parfois régulièrement, parfois très irrégulièrement. Le concept du hasard c'est cela : un désordre total. On peut constater que beaucoup de phénomènes dans la vie sont assimilables à un hasard, c'est-à-dire qu'ils se déroulent sans aucune structure précise.

 

  • Le deuxième point a trait à la psychologie humaine : nous avons la tendance naturelle à vouloir discerner une structure dans les événements qui nous côtoient. Il existe un désir de trouver une cause aux événements, une nécessité de comprendre, tout au moins d'avoir une explication satisfaisante à ce qui nous entoure. Comme nous venons de le voir, des événements qui arrivent sur un rythme entièrement du au hasard sont parfois très rapprochés, parfois espacés. Mais naturellement, l'homme s'arrête et s'interroge sur le rapprochement. En effet, seuls les événements remarquables retiennent son attention. Tout ce qui est ordinaire passe complètement inaperçu. Ceci a pour conséquence de produire l'impression que seuls les événements remarquables ont lieu. La dispersion n'est pas perçue. Seule la partie ordonnée, seuls les événements rapprochés sont retenus et tout le désordre qui les côtoie nous ne le voyons pas. Si un ordre est perçu, il y a une nécessité de trouver une cause : c'est un phénomène naturel. En l'absence d'une cause claire, l'esprit doit satisfaire son incompréhension ; il se donne alors une cause un peu irréelle, imprécise ; c'est ce raccourci mental qui est la superstition.

 

Il faut bien comprendre le principe suivant : la superstition est bien souvent le résultat d'une mauvaise perception de l'ordre et du désordre. Seul l'ordre retient l'attention ; le désordre, lui, reste inaperçu.

" Alors même que j'étais en train de rédiger ces lignes, mon épouse m'a appelé pour que je vienne rapidement observer une casserole à la cuisine. Elle voulait me montrer une légère mousse formant le visage d'un homme au-dessus de l'eau de cuisson des pâtes!... Cette forme était vraiment curieuse, et valait la peine de s'y arrêter. Cet exemple illustre très bien que notre attention est retenue uniquement par les événements remarquables. En effet, je ne me souviens pas avoir vu ma femme chercher des formes sur l'eau de cuisson des pâtes. C'est lorsqu'un événement particulier survient que l'attention est captée, le reste est oublié."

Malgré notre science avancée, il reste dans plusieurs domaines de la vie une crédulité populaire qui n'est pas fondée sur des faits réels. En voici un exemple afin de bien comprendre le principe psychologique qui nous fait croire à certains faits non fondés : on entend souvent dire que les femmes accouchent de préférence autour de la pleine lune. On pourrait élargir cette idée à d'autres événements, car la pleine lune a toujours suscité de l'intérêt. Mais sur le sujet précis des accouchements, je dispose d'une étude statistique particulièrement fiable, effectués sur des millions de naissances ! Celle-ci établit clairement l'erreur de cette croyance populaire : la pleine lune n'a aucune influence sur les accouchements.

Comment naît ce type de croyance dans l'opinion publique ? Cela se fait très simplement de la façon suivante : autour de la pleine lune, il naît effectivement des enfants (comme le reste du temps d'ailleurs). A cette même période, il arrive parfois des pics de naissances plus importants (comme à d'autres périodes d'ailleurs). Mais lorsqu'une idée est remarquable, lorsqu'une idée est fixée dans l'esprit, seuls les événements qui la confirment retiennent l'attention, les autres ne sont pas retenus. Notre impression psychologique de l'équilibre des événements est fausse. Pour bien apprécier ce genre d'événement, il n'y a qu'une seule méthode : il faut mettre en oeuvre des comptes précis.

La divination

La divination c'est tout simplement la recherche de l'avenir par des moyens supranaturels. Il existe toutes sortes de méthodes : certains regardaient le vol des oiseaux, d'autres lisent dans le marc du café, d'autres dans les cartes, certains prédisent l'avenir à partir des astres, d'autres encore devinent les événements en cassant des oeufs... les méthodes sont si variées qu'il serait difficile d'en donner une énumération exhaustive.

Par contre la plupart des méthodes utilisées ont des points communs. En particulier, elles reposent pour beaucoup d'entre elles sur une lecture initiatique du hasard ; c'est-à-dire que la divination se fonde sur l'étude d'un phénomène du au hasard : l'aspect du marc de café, la forme des nuages, le tirage de cartes,... Et certaines formes particulières du hasard sont interprétées selon un code établi. Un code qui est établi soit par un enseignement, soit par une méthode personnelle au devin, et bien souvent les deux d'ailleurs. Par exemple si le dessin est anguleux, cela présage des mauvaises choses ; s'il est plutôt courbe, ce sera de bonnes choses, etc. Le code a peu d'importance ; il faut comprendre que la divination se résume à l'interprétation d'une forme d'ordre à l'intérieur du hasard. Il suffit de lui donner un sens. Pour que cela fonctionne bien, il faut évidemment une certaine souplesse, une adaptation aux événements. Il faut aussi que le modèle d'interprétation soit bien construit en rapport avec la vie moyenne des individus. Si à chaque fois que la cartomancienne tire une carte rouge, elle annonce la mort de son client à court terme, elle risque de se tromper assez souvent. Il faut que le modèle d'interprétation soit bien équilibré avec les réalités de la vie.

Lorsqu'un phénomène impliquant le hasard et un code sont réunis, on a tout pour construire un moyen de divination. Et si la divination marche fort, c'est à cause de la superstition naturelle des gens. Je ne prétends pas dire qu'il n'existe rien de surnaturel dans toutes les formes de divination, mais que des choses très naturelles peuvent être utilisées pour asservir les gens à leur superstition. Le devin qui prédit des choses raisonnables a des chances de s'attirer une certaine confiance. C'est le principe de la superstition qui le veut. Une personne ayant consulté un devin ne retient de ce qui lui a été dit que les événements qui se sont réalisés. Le reste sera moins présent dans son esprit. Si de plus le devin sait tourner ses prédictions en étant suffisamment flou pour que, le cas échéant, l'évidence de l'échec ne s'impose pas, il gagnera la confiance de ceux qui sont avides de prédictions.

Nous avons abordé ce thème de la divination, car le Code Secret est très proche des méthodes de divination. En effet, il correspond lui aussi à la lecture de l'ordre à l'intérieur du désordre. C'est cette lecture qui impressionne. Seul l'ordre est mis en avant, le désordre est passé sous silence. Avec une telle présentation, il est facile de croire que le procédé contient quelque chose de surnaturel. Pour être plus juste, il serait bon de relever aussi toutes les combinaisons de lettres qui n'ont aucun sens et celles qui n'ont aucun rapport entre elles. En comparant l'ordre et le désordre, on pourrait s'apercevoir que l'ordre n'a aucune commune mesure avec le désordre. Comme nous l'avons dit dans le cas des naissances à la pleine lune, seul un compte exact et précis permet de déterminer si le phénomène est du au hasard ou s'il est anormalement ordonné. C'est pourquoi les mathématiques devront trancher la question par des mesures précises.

Il y a par ailleurs une remarque sur le sujet de la divination qui a toute son importance. Elle aurait dû mettre la puce à l'oreille de tous ceux qui connaissent un peu la Bible : on constate que si le Code Secret n'est pas explicitement une méthode de divination, il s'y apparente étrangement par la recherche "d'informations révélées" au milieu d'un désordre, ainsi que par la recherche de l'avenir. Dieu affirme lui-même dans la Torah que la divination lui est en abomination. Il condamne ces pratiques. Serait-il logique qu'il ait utilisé la Torah pour générer des pratiques similaires ?

Il est vrai qu'il y a quand même une différence entre la divination et le Code Secret. Drosnin parle de l'existence d'un phénomène extraordinaire, il ne parle pas de l'utiliser systématiquement pour prédire l'avenir. Mais lorsqu'on a bien compris le principe de ce code, il est clair que l'étape suivante est justement de l'utiliser pour connaître l'avenir sans restriction. D'ailleurs l'auteur l'a fait à plusieurs reprises. Quand on peut produire des prophéties, en utilisant une lecture du hasard, on a affaire à de la divination.

Que Dieu cache une preuve de sa puissance, on pourrait l'imaginer ; mais qu'il propose un moyen de pratiquer de la divination, cela est vraiment incompatible avec le message même de la Bible.

Le chaos

Pour pousser un peu plus loin notre réflexion sur l'ordre et le désordre, il convient aussi de parler de cette idée assez en vogue qu'on appelle "la Théorie du Chaos". Un certain nombre de travaux scientifiques ont révélé que le chaos contenait de l'ordre. La Théorie du Chaos vient en quelque sorte du fait que le hasard n'est pas toujours aussi désordonné qu'il paraît l'être. Le scientifique Conway a montré que quelques lois très simples peuvent engendrer des structures complexes et ordonnées. On peut aussi voir cela dans l'étude de la météorologie, dans la fluctuation d'un écoulement de robinet ou encore dans certaines propriétés mathématiques qui ne semblaient pas cacher d'ordre particulier jusqu'alors. Lorsqu'on cherche méthodiquement, on peut souvent trouver de l'ordre au milieu de ce qui semble être du désordre.

Par exemple, on a découvert dans la météorologie des constantes mathématiques qui démontrent un certain ordre dans ce qu'on avait jusqu'alors considéré comme un vrai désordre. Cette découverte a permis de mieux comprendre la météorologie. Et si l'on reprend tous les exemples de la théorie du chaos, on fera à peu près le même genre de constatation. Les progrès scientifiques ont réussi à mettre en évidence certaines formes d'ordre qui jusqu'alors étaient imperceptibles, cette constatation a pris le nom de "Science du Chaos". Mais il y a un problème : c'est la récupération biaisée de cette idée pour d'autres fins. Trouver de "l'ordre" dans le désordre a conduit certaines personnes à dire que tout hasard peut contenir des parties véritablement ordonnées.

Il est vrai que le hasard contient un peu "d'ordre". Par exemple : au milieu de lettres rassemblées au hasard, on peut trouver des mots ; en regardant les nuages, on peut voir des formes. Mais il ne faut pas oublier que si l'on trouve de "l'ordre" dans le hasard, on y trouvera encore plus de désordre. Le désordre à côté de "l'ordre" est infiniment plus grand. Cela se mesure très précisément par la branche des mathématiques qui s'appelle les Probabilités. Certains se sont servis de la Théorie du Chaos pour dire que finalement n'importe quel ordre peut très bien être le fruit du hasard. Le but de cette idée est clair ; c'est un rêve de beaucoup d'hommes : pouvoir se passer de Dieu, d'une volonté qui aurait créé l'ordre de la nature qui nous entoure. Si le hasard peut engendrer "l'ordre", alors la nature peut être le fruit du hasard.

Il est vrai que le hasard peut engendrer de "l'ordre". Mais le problème est un problème de mesure : un événement soumis au hasard contiendra de l'ordre en proportion avec sa taille. N'importe quel hasard ne contient pas n'importe quel ordre. Et la nature n'est, de très loin, pas assez vaste pour qu'on puisse penser que la vie est issue du hasard : il suffit de réaliser que le nombre des atomes de l'univers n'est que de 1080 (Dictionnaire des Mathématiques de A.Bouvier P.U.F.) pour comprendre le ridicule de la taille de l'univers par rapport à la complexité de la vie. C'est pourquoi, affirmer que l'ordre du monde est le fruit du hasard est une trop longue enjambée dénuée de toute base logique. Et si l'on reprend toutes les expériences de la théorie du chaos, on s'aperçoit qu'on n'a rien démontré de nouveau. On a juste découvert que la nature offre toute une série d'intermédiaires entre des structures très ordonnées et un désordre entièrement du au hasard. Si l'on a découvert, ces dernières décennies, certaines régularité jusqu'alors inconnue (par exemple dans la météorologie, ce qui a conduit à mieux prévoir le temps), c'est non pas que le hasard puisse produire de l'ordre, mais c'est simplement que les lois de la météorologie conduisent à un ordre qui est caché par beaucoup de désordre.

La théorie du chaos n'a rien d'une découverte extraordinaire du point de vue conceptuel, c'est juste la découverte de l'existence naturelle de certains désordres partiellement ordonnés, lorsqu'on sait les regarder avec les bons outils mathématiques. L'existence de désordres qui ne sont pas complètement soumis au hasard ne pose aucun problème. L'intérêt de toutes ces découvertes c'est l'existence de nouveaux outils permettant de mieux lire l'ordre à l'intérieur de ce qui avait paru jusqu'ici comme un grand désordre.

Mais rien n'est changé sur le fond conceptuel de la question du chaos. Ce sont toujours des lois ou une volonté qui produisent l'ordre ; ce n'est jamais le hasard qui engendre l'ordre. Les scientifiques ont juste découvert que certaines lois produisent un ordre très structuré, et que d'autres lois produisent un semi-ordre. Et il n'y a rien de plus naturel que cela. Ce serait une grande erreur de croire que le désordre peut engendrer l'ordre.

L'interprétation biaisée de ceux qui ont utilisé la théorie du chaos pour promouvoir des idées philosophiques extérieures à la science est tout simplement un phénomène de cause à effet compris à l'envers : ce n'est pas que le hasard puisse engendrer de l'ordre (le hasard ne contient jamais de véritable ordre, par définition) ; c'est simplement que certaines lois, même des lois très simples, peuvent engendrer tout un gradient d'ordres possibles depuis le désordre entièrement du au hasard jusqu'à un ordre structuré de façon complexe.

Cette réflexion n'est pas dénuée de rapport avec notre étude. Même si elle n'est pas une nécessité pour la preuve que nous voulons établir, elle présente deux intérêts : d'abord elle permet de mieux comprendre la notion d'ordre et de désordre, très liée à notre étude ; ensuite, elle permet de constater la confusion facile entre une cause et un effet, entre l'ordre structuré et "l'ordre" qu'on trouve inévitablement dans le hasard au milieu de beaucoup de désordre. Ce paragraphe nous permis de comprendre que de l'ordre peut être caché à l'intérieur d'un désordre apparent, et aussi qu'un certain "ordre" existe à l'intérieur d'un désordre complet. C'est ainsi que l'on trouve des mots qui se croisent tout à fait naturellement à l'intérieur d'un texte sans avoir besoin d'une volonté préétablie.

Le principe d'antériorité

Un autre point important qui est plus directement lié à notre étude a besoin d'être soulevé : c'est le principe de l'antériorité. Ce principe est un mécanisme fondamental dans la compréhension des phénomènes rares.

Pour essayer de mieux comprendre ce principe nous allons présenter une petite histoire : supposons qu'un homme tienne un sac qui contient des milliers de billes toutes différentes, par leur couleur, par leur taille et par leur dessin. Imaginons ensuite qu'il filme son fils en train de choisir une bille au hasard dans le sac ; c'est une bille en porcelaine tachetée bleue et rose de 3cm de diamètre. Sur le film, on voit clairement que les billes ont été mélangées et que le jeune garçon a tiré réellement au hasard. Jusqu'ici cela n'a rien d'extraordinaire. Mais supposons maintenant que vous n'avez pas vu ce film et que cet ami vous invite. Au cours d'une conversation, de façon tout à fait anodine, il vous dit qu'il aime beaucoup la porcelaine, puis qu'il aime beaucoup le bleu et le rose. Vous pouvez constater qu'il a même disposé chez lui beaucoup d'objets bleus, roses ou en porcelaine. Il porte lui-même un habit bleu et rose, etc... La soirée se poursuit ; il parle de tout autre chose pour noyer le poisson, et comme par hasard il reviendra à nouveau sur le sujet. C'est alors qu'au détour d'une conversation, il vous parle de son sac de billes. Il vous relate un fait extraordinaire qu'il a vécu en vous expliquant que son fils la veille a fait l'expérience de tirer une bille dans le sac. Il est tombé sur la seule bille du paquet qui est en porcelaine tachetée de bleu et de rose ; la seule bille parmi les milliers qui correspond parfaitement à son goût. Il vous montre de plus qu'il avait par hasard filmé cet événement. Ce fait serait plutôt surprenant. Mais c'est tout simplement le problème de l'antériorité qui se pose : l'information qui rend les choses surprenantes a été disposée après la découverte. Cet ami vous a trompé : il a tout construit après l'expérience. Il faut que l'information qui permet de rendre un résultat impressionnant existe dans un contexte indépendant du résultat. Il ne faut pas que le contexte soit construit autour du résultat après coup.

On peut appliquer ce principe au Code Secret. Les découvertes sont présentées par des tableaux de lettres dans lesquels se croisent des mots pour former une phrase. Les tableaux sont accompagnés d'explications qui mettent en valeur leur caractère impressionnant. La question qu'on doit se poser est la suivante : est-ce le contexte qui a été dirigé pour rendre le tableau impressionnant ou bien est-ce ce qui a été trouvé qui est impressionnant indépendamment du contexte ?

On peut appliquer ce principe d'antériorité à tous les phénomènes du au hasard : les divinations, les coïncidences de la vie. Il y a réellement des choses surprenantes dans la vie, mais beaucoup d'entre elles ne sont pas aussi surprenantes qu'elles le paraissent. Cette impression provient tout simplement du fait que notre psychisme n'établit pas clairement le principe d'antériorité.

Ce principe est important pour la recherche de l'ordre dans le désordre. Dans le désordre, on trouve toujours de "l'ordre". Je ne parle pas de votre cave ou de votre bureau, mais d'un désordre hasardeux - ou pratiquement hasardeux - comme des chiffres tirés au hasard, comme la forme des nuages, comme la position des étoiles dans le ciel, etc. Pour mesurer si un ordre est surprenant, la vraie question à se poser est la suivante : l'ordre qu'on trouve au milieu de ce désordre est-il un ordre indépendant de la découverte ? Ou bien est-ce un ordre qu'on constate après coup uniquement ?

Il ne suffit pas de constater un ordre au milieu du désordre pour affirmer que cela est impressionnant, car même le désordre contient un certain "ordre"... tout simplement par hasard.

Il existe un jeu qui peut nous éclairer sur ce sujet : c'est le jeu des "Cadavres Exquis". Il consiste à rassembler quelques joueurs qui inscriront une phrase sur un papier. Le premier d'entre eux écrit un sujet puis replie la feuille sur ce qu'il a écrit. Le second écrit un verbe (transitif) et le cache de la même façon. Le troisième appose un complément d'objet direct au masculin singulier et plie le papier ; le quatrième un adjectif, etc... Quand le dernier a fini, on déroule le papier et on peut lire une phrase. Ce jeu présente de nombreuses variantes : il suffit de changer la structure de la phrase. L'aspect ludique provient du fait qu'on observe très souvent des phrases dont le sens est soit amusant, soit naturel, et parfois bien sûr incohérent. Ce jeu nous permet de comprendre que des mots choisis complètement au hasard peuvent facilement produire une phrase ayant un sens ; alors à combien plus forte raison dans le Code Secret lorsqu'on a un certain pouvoir sur le choix des mots. Dans des tableaux de lettres utilisés pour le Code Secret, il est possible de faire apparaître beaucoup de mots et nous pouvons choisir ceux qui nous intéressent le plus. De cette façon, il est très facile de construire des phrases entières ; nous en verrons des exemples.

Les chiffres extraordinaires

Notre société s'est organisée de façon très complexe ; c'est pourquoi on utilise de plus en plus les chiffres pour avoir un aperçu global des réalités sociales, culturelles et économiques. On entend régulièrement parler de probabilités ; pourtant il faut être prudent dans ce qu'on fait dire aux chiffres. Les chiffres parlent, les chiffres sont absolus, c'est pourquoi on leur porte une telle confiance.

On entend souvent des chiffres mirobolants, des résultats comme une chance sur un milliard ou bien moins encore. Parfois ces résultats n'ont aucune valeur. Ils sont issus d'un calcul à partir d'un modèle tout à fait inadapté. Ces valeurs immenses ne présentent souvent aucun intérêt. Pour que les chiffres présentent un intérêt, il faut qu'ils soient issus d'un modèle objectif ; et souvent ces grands résultats reposent sur des modèles qui n'ont absolument rien d'objectif, mais qui ont uniquement le but de gonfler les chiffres.

Voici un exemple pour mieux comprendre ce problème. Lorsque des parents ont un enfant, celui-ci est en quelque sorte un mélange de l'information des deux parents : la couleur des yeux, la forme du nez, la taille... Ces informations sont transmises au hasard soit par le père, soit par la mère. C'est ainsi que les milliers d'informations dont a besoin l'enfant pour naître proviennent soit du père, soit de la mère, par l'intermédiaire des gènes. On peut calculer le nombre d'enfants différents que peut avoir un couple donné. Ce nombre atteint des milliards de milliards de milliards de etc... de possibilités. Pourtant à chaque fois qu'un enfant naît, il est bien vivant ; même si son existence, son caractère d'être unique représente une chance sur des milliards de milliards de milliards de milliards de etc...

Que faut-il en déduire ? Tout simplement que la vie est faite d'une multiplicité de facteurs infiniment improbables. Le temps qu'il fait, l'écoulement de l'eau dans un torrent, la forme des flocons de neiges..., tout est fait d'infiniments improbables. Pour qu'un événement soit impressionnant, il ne suffit pas qu'il soit improbable car la vie est faite d'improbables. Au milieu d'une infinité d'avenirs possibles, il y en a un qui aura forcément lieu. Même s'il est improbable, il n'est pas impressionnant. La forme d'un nuage ordinaire ne nous impressionne pas bien qu'elle soit infiniment improbable.

Pour qu'un événement soit réellement remarquable, il faut qu'il coïncide avec un ordre établi indépendamment du résultat, comme nous l'avons vu précédemment. C'est pourquoi la prédiction d'un événement improbable est impressionnante. Il faut bien avoir compris cela avant de manipuler les probabilités ; sans quoi on leur fait dire beaucoup de bêtises, tout simplement sous prétexte qu'on obtient des grands chiffres. Les mathématiques sont une chose, mais l'interprétation des résultats est tout aussi fondamentale. Il ne faut pas faire dire aux mathématiques plus qu'elles ne veulent en dire.

Ce constat s'applique à beaucoup d'événements. En particulier, la plupart des événements de la vie ont une probabilité toujours voisine de 0. En effet, si l'on regarde tous les facteurs qui ont permis à un événement de se produire, ils sont innombrables. Il y a souvent beaucoup d'issues possibles pour un événement ; étant innombrables et ayant une faible chance, chaque issue est improbable. Ainsi n'importe quel événement peut être estimé par des chiffres impressionnants. Ce qu'il faut pour être objectif, c'est établir par avance un modèle cohérent complet qui précise clairement et objectivement ce qui est impressionnant. Alors les constats seront plus justes.

En conclusion, il faut avoir un oeil vigilant, même lorsqu'on voit avancer des grands chiffres comme une chance sur un million, un milliard ou même bien davantage encore. C'est ainsi que dans le Code Secret de la Bible, comme dans beaucoup d'autres situations, on trouve des grands chiffres. Soyons attentifs pour en comprendre leur sens réel.

Le code utilisé

Construire un texte simplifié

Rentrons maintenant dans le vif du sujet. Avant de procéder à l'étude détaillée de toutes les prophéties et à l'étude des principes utilisés, il faut d'abord comprendre le mécanisme qui a permis de faire apparaître ces codes. Précisément, qu'est-ce que le Code Secret de la Bible ?

 

Nous avons vu que le code est tout simplement la recherche de mots obtenus en sautant un nombre défini de lettres. On dira qu'un mot apparaît avec le code onze si les lettres qui forment ce mots apparaissent toutes les 11 lettres. Afin de bien comprendre nous allons travailler sur un exemple. Voici une phrase :

"Comme c'est surprenant de voir un code, dans ce champ à mots, élégamment dissimulé"

Seriez vous assez habile pour découvrir le mot 'caché' à l'intérieur de cette phrase ? Il apparaît en code de 11 lettres. Etant donné que les espaces, les apostrophes et la ponctuation ne comptent pas, il est intéressant de reconstruire la phrase en y retirant tous les éléments inutiles. On obtient la phrase suivante :

"commecestsurprenantdevoiruncodedanscechampàmotsélégammentdissimulé"

En construisant un texte sans espace et sans aucun autre caractère que les lettres, on se place dans la situation la plus favorable pour y découvrir des mots cachés. En retirant les accents, on se donnerait encore plus de chances. Etant donné qu'en hébreu le problème ne se pose pas, nous ne nous attarderons pas sur ce détail.

Le Code Secret repose sur cette première étape : il faut construire un texte qui ne contient plus de ponctuation, plus d'espace, plus aucun autre signe que les lettres. Moins il y a de symboles différents, plus les chances de découverte augmentent.

Dans les tableaux du livre "La Bible : le Code Secret", on peut voir apparaître non seulement des lettres hébraïques, mais aussi des traits et des étoiles : ce ne sont ni une ponctuation, ni d'autres lettres, mais simplement des caractères qui sont incertains à cause de leur mauvaise lisibilité sur le manuscrit. Ces symboles supplémentaires ne diminuent pas les chances, car ils sont interprétés entièrement comme les lettres qu'ils remplacent (pour exemple, cf. p.39 de "La Bible : le Code Secret" : le trait a été assimilé à une lettre hébraïque).

Revenons à notre exemple. Voici comment trouver le mot 'caché' par un code 11 à l'intérieur de la phrase précédente :

" Comme c'est surprenant de voir un code, dans ce champ à mots, élégamment dissimulé".

Les tableaux

Toute la technique réside ensuite dans le fait de présenter la phrase sous forme attrayante. Pour cela il suffit de construire un tableau ayant comme largeur la taille du code, soit 11 ici. Il nous suffit de prendre la phrase sans espace et d'en faire un tableau de 11 lettres de large pour voir apparaître clairement le mot 'caché' verticalement :

C'est toujours ce procédé qui sera utilisé. Lorsqu'on désire faire apparaître un mot dans le texte biblique, il suffit de rentrer ce texte dans l'ordinateur. Celui-ci va rechercher s'il existe un saut de lettres permettant de révéler ce mot. Lorsqu'il a trouvé le mot, l'ordinateur indique le rang du mot dans le texte et le nombre du saut de lettres qui permettent de faire apparaître le mot à l'intérieur d'un tableau. Dans l'exemple que nous venons de présenter le mot est défini par la 6ème position et un code de 11 lettres.

Mais comment faire si le nombre du saut de lettres est très élevé ? Et bien il suffit de couper le tableau en largeur. Il faut bien comprendre que quel que soit le code, qu'il soit de 11, de 230 ou bien de 14 000, le principe reste le même. Dans le cas d'un code de 14 000, il suffirait de construire un tableau de 14 000 lettres de large et le mot apparaîtrait verticalement. Mais il est bien évident qu'on n'écrirait pas tout le tableau sur la page ; on se limiterait à produire la partie du texte où apparaît le mot caché. Ainsi, quelle que soit la taille du code, l'impression visuelle de découverte reste identiquement impressionnante.

Dans le livre de Drosnin, ce procédé de coupure des tableaux est abondamment utilisé. C'est par exemple le cas du groupe de mots dont l'espérance est de 1 sur 41 000. Ce groupe de mot, 'Il a codé la Torah' (p.211), est fait avec un code de plus de 22 000 lettres. Le tableau a été coupé à 38 lettres en largeur pour une raison d'édition et également pour que l'impression visuelle soit recevable. En fait le tableau complet aurait une largeur de plus de 22 000 lettres. C'est un peu comme si, dans l'exemple précédent, nous imprimions le tableau suivant afin qu'en paraissant moins large, il soit encore plus impressionnant :

Seulement lorsqu'on coupe le tableau, le texte n'apparaît plus dans son intégralité. On ne voit que la partie du texte qui est autour des lettres intéressantes. C'est ainsi qu'est produite la quasi-totalité des tableaux dans le livre "La Bible : le Code Secret". Comme il s'agit d'hébreu indéchiffrable pour la plupart des gens, cette coupure ne présente aucun dommage. D'ailleurs il est difficile d'imaginer une autre façon de faire pour des codes atteignant plusieurs milliers de lettres. Lorsqu'on s'autorise à faire des coupures dans les tableaux, on décuple les chances de voir apparaître un mot que l'on recherche, car par ce procédé la taille du code permettant de faire apparaître un mot ne connaît aucune limite.

Nous avons vu comment faire apparaître n'importe quel mot dans un tableau de lettres, quelle que soit la taille de son code, il suffit de choisir comme largeur du tableau la taille du code. Le résultat est d'une lisibilité très claire. Il est vrai que l'effet rendu par cette méthode est assez impressionnant : on voit apparaître un mot vertical comme s'il se trouvait là de tout temps et qu'il suffisait de le lire. Mais en fait, il faut bien être conscient que le tableau a été construit de toutes pièces pour que l'effet rendu soit saisissant. La beauté du tableau est issue d'une construction élaborée, elle n'a rien de naturel.

Plusieurs mots

L'aspect étonnant des tableaux affichés dans "La Bible : le Code Secret" ne s'arrête pas là. Dans le même tableau apparaissent souvent plusieurs mots ; des mots dont le sens se recoupe. Voir apparaître les mots 'Effondrement économique', la date '1929' et le mot 'Actions' sur le même tableau est plutôt impressionnant.

Comment faire pour trouver d'autres mots qui viennent s'ajouter au premier ? C'est à nouveau très simple. Il suffit de faire travailler l'ordinateur équipé d'un bon logiciel, afin qu'il cherche s'il existe d'autres mots à côté de celui qu'on a déjà trouvé. Les probabilités montrent que de très nombreux mots peuvent apparaître. Plus les mots sont courts, plus ils sont probables. Reprenons l'exemple que nous avons déjà utilisé. Par une recherche tout à fait ordinaire (sans ordinateur), nous avons pu trouver beaucoup d'autres mots cachés dans le même tableau une fois que celui-ci a été construit :

Peut-être vous demandez-vous ce que signifie le mot 'aa'. Etant donné que nous n'avons gardé que des lettres, le texte ne contient plus de chiffres. Mais il existe une technique qui permet de faire apparaître des chiffres. Il suffit de donner à chaque lettre une valeur : on attribue la valeur 1 pour la lettre 'a', 2 pour la lettre 'b', 3 pour la lettre 'c', ... Le nombre 11 s'écrit alors 'aa'. C'est un principe utilisé dans le livre "La Bible : le Code Secret". En effet, les chiffres en hébreux s'écrivent naturellement avec les lettres hébraïques.

En regroupant tous les mots que nous avons trouvés, il apparaît une phrase :

'Il a mis un mot caché prenant un code 11'

N'est-ce pas exceptionnel que, dans notre petite phrase, l'utilisation du code secret révèle l'existence d'un mot caché à l'intérieur de celle-ci, comme pour confirmer son inspiration ? Et bien non, car tous les mots qu'on a trouvés en plus du mot principal sont soit des mots courts, donc faciles à trouver, soit des mots du texte lui-même. Cela n'a rien d'extraordinaire car plus les mots sont courts, plus il est facile de les faire apparaître où l'on veut. C'est tout simplement un jeu de mots croisés qu'on fait jouer par un ordinateur. Il resterait juste à déterminer si le résultat trouvé est mathématiquement surprenant ou tout à fait ordinaire et naturel. Cela sera l'objet de la dernière partie de notre étude.

Saut de lignes

Il reste encore à voir quelques techniques qui permettent l'apparition de nouveaux mots dans le texte. Pour cela il suffit d'augmenter les possibilités de construction de mots. Plus le choix des mots est grand, plus les tableaux construits peuvent avoir d'effet. La première de ces techniques est celles des sauts de lignes. Elle consiste à construire un tableau moins large que le code. Très exactement, il suffit de construire un tableau ayant comme largeur un sous-multiple du code. Et que se passe-t-il dans ce cas ? Prenons un exemple pour visualiser ce qui se produit. Nous travaillerons toujours à partir du même exemple. Le code du mot 'caché' est de 11 ; en faisant un tableau de 5 ou de 6 (proche d'un sous multiple de 11, code/2=11/2=5.5), on obtient le tableau suivant :

Les lettres du mot 'caché' apparaissent toutes les 11 lettres. Etant donné que le tableau possède 6 lettres par lignes, pour parcourir 11 lettres il faut parcourir 2 lignes moins une lettre à chaque fois. Alors le mot 'caché' est toujours aligné, par contre les lettres n'apparaissent qu'une ligne sur 2. Ainsi le mot n'est plus vertical, car11 n'est pas divisible par 2. Si le code avait été de 12, le mot serait apparu exactement à la verticale. En faisant un tableau de six colonnes, on aurait retrouvé les lettres exactement une ligne sur 2. Le mot se décale à chaque fois d'une lettre toutes les deux lignes (car 11 = 6+5).

Quel est donc l'intérêt de cette technique du saut de lignes ? C'est de faire apparaître de nouveaux mots qui n'existaient pas dans le tableau sans saut de lignes. Cette technique offre plus de possibilités. Avec un peu d'imagination, on peut construire toutes sortes de phrases, même si cela est souvent sans intérêt. Nous avons trouvé la phrase suivante :

"Un mec est caché sur un nid dans un champ, il simule un sage".

 

On pourrait aussi construire un tableau où l'on sauterait 3 lignes. Il suffirait de construire un tableau de largeur 4. Ce principe est applicable à tous les tableaux. Mais on s'aperçoit que la largeur d'un tableau diminue très vite si on saute beaucoup de lignes. C'est pourquoi si le code trouvé pour la recherche d'un mot est suffisamment grand,  on peut se permettre de sauter beaucoup de lignes. Et plus on se permet de sauter de lignes, plus les chances de construire de nouveaux tableaux augmentent.

 

Pencher pour rapprocher

Il y a aussi la technique qui consiste à pencher le mot principal. Elle présente deux intérêts : d'abord celui de faire apparaître de nouveaux arrangements de lettres, mais aussi celui de rapprocher certains mots qui sembleraient assez éloignés.

Présentons un exemple. Supposons que le texte original se présente sous la forme du tableau suivant :

En rétrécissant la largeur du tableau de deux lettres, il se retrouve avec une largeur de 9 au lieu de 11. Le mot central 'caché' apparaît toujours, mais en plus il vient se pencher sur l'autre mot 'gamme' et semble ainsi moins éloigné. Une seule lettre les sépare au lieu de 5. C'est une technique intéressante car plus les mots semblent rapprochés, plus l'effet est joli :

Avec toute cette gamme de techniques, on s'aperçoit qu'on dispose d'une très grande marge de liberté pour faire apparaître des mots cachés de façon rapprochée. Pour chaque tableau de mots, il faudra mesurer la proximité des mots et estimer quelles sont les chances de rencontrer de tels rapprochements.

La procédure à suivre

Pour l'instant nous avons étudié comment rechercher un ensemble de mots et comment les rapprocher sous forme d'un tableau afin de produire un effet saisissant. Maintenant voyons en résumé comment procéder pour construire un tableau de plusieurs mots ayant trait à un événement quelconque. Choisissons par exemple un événement historique : la Révolution française.

  • Il faut premièrement rentrer dans la machine tous les mots ayant trait à cette époque. On s'occupera d'abord des plus grands mots, les mots de 6, 7, 8 à 11 ou même 12 lettres. Pourquoi faut-il d'abord rechercher les grands mots ? Tout simplement parce qu'ils sont les plus durs à faire apparaître. C'est une simple loi mathématique : plus les mots sont longs, moins ils apparaissent facilement dans un texte. On recherchera par exemple : Bastille, Tuileries, 14 juillet, Montagnard, Girondin, Robespierre, Mirabeau... Il faudra rechercher si ces mots apparaissent dans la Bible, à toutes les positions possibles, sous tous les codes possibles aussi grands soient-ils. C'est ici le travail de l'ordinateur, car lui seul est assez puissant pour réaliser cette recherche. Celle-ci serait irréalisable par un homme tant elle serait longue et difficile.
  • Ensuite pour chaque mot qu'on a trouvé, il faut former des tableaux. Ces tableaux auront comme largeur soit exactement la taille du code du mot principal, soit un petit peu plus grande, soit un petit peu plus petite. Mais ils peuvent aussi avoir comme largeur la taille du code divisée par 2, un petit peu plus ou un petit peu moins ; puis encore la taille divisée par 3, par 4, etc...
  • Il faut à nouveau préparer une liste de mots. Mais cette fois-ci la liste sera faite de mots plus courts. Ce seront toujours des mots ayant trait à la Révolution française, mais des mots plus court. Suivant les résultats qu'on a obtenus aux étapes précédentes, on peut choisir certains mots ayant un rapport de sens avec les mots déjà trouvés. Il faut ensuite que l'ordinateur recherche si ces mots existent à l'intérieur des tableaux déjà construits. Il est pratiquement sûr qu'il trouvera des mots formant un sens qui aura de quoi retenir l'attention. Pour cela, il suffit de prendre un panel de mots assez large, d'avoir un peu de patience, de labeur et d'imagination, et on trouve de très jolies combinaisons faisant figure de révélations prophétiques sur la révolution française ou un autre sujet. Mais nous le verrons, les Mathématiques montrent que ces découvertes sont entièrement naturelles.

L'avantage de l'Hébreu

Nous avons vu maintenant comment fonctionne le Code Secret de la Bible, mais il y a encore plusieurs remarques qui ont toute leur importance. Lorsqu'on cherche à faire apparaître des mots à l'intérieur d'un texte, il y a plusieurs facteurs qui favorisent l'apparition de mots. L'un de ces facteurs réside dans le choix de la langue utilisée. Il y a un avantage certain à l'utilisation de la langue hébraïque sur beaucoup d'autres langues. Lorsqu'on désire faire ressortir des mots par le moyen du Code Secret, l'hébreu est nettement plus avantageux que le français, par exemple.

Concernant laes recherches sur le Code Secret, il y a au moins quatre avantages bien nets à l'utilisation de la langue hébraïque :

  • Le premier avantage est que l'hébreu, au sens du dicton populaire, c'est bien de l'hébreu : c'est une langue incompréhensible au commun des mortels à cause de son alphabet très particulier (à, á, â, ã, ä, å, æ, ç, è, é, ë...). Or, le fait que les tableaux soient incompréhensibles est un avantage certain pour l'auteur sur plusieurs plans :

- cela offre une grande liberté dans la traduction des mots. Les traductions n'ont pas besoin d'être toujours bien littérales. On peut se permettre de tirer tendancieusement vers un but plus proche de l'idée convoitée. Cette méthode n'a pas manqué d'être utilisée dans l'ensemble des tableaux présentés.

- il n'y a aucune contestation possible sur le sens des mots ni sur le sens de la phrase. Les personnes qui peuvent lire l'hébreu s'apercevront que beaucoup de tableaux présenté par Drosnin ont un sens encore plus obscur dans la langue hébraïque qu'en français ; l'interprétation est même forcée parfois. Celui qui ne connaît pas l'hébreu est dans l'incapacité d'apporter une critique

- la grammaire, elle aussi, est souvent maltraitée. Etant donné l'incapacité de la majorité des lecteurs à lire l'hébreu, il est impossible de voir ces défauts.

  • Le deuxième avantage que présente l'hébreu est la taille de son alphabet. Celui-ci possède 22 lettres, c'est-à-dire 4 de moins que le français. Cela n'est pas négligeable pour augmenter les chances de découvertes. Les lettres n'apparaissent évidemment pas avec la même fréquence dans le texte. Certaines lettres sont fréquentes et d'autres le sont moins. Avec 4 lettres en moins, la fréquence d'apparition de chaque lettre est renforcée pour chaque lettre en moyenne ; ainsi les chances d'apparition d'un mot augmentent de la même façon.

Il est donc avantageux de faire des recherches sur la langue hébraïque. Mais ce n'est pas là encore la raison la plus importante.

 

  • La raison qui est sans doute la plus importante vient de la structure de la langue. L'hébreu est une langue complètement différente de nos langues occidentales. Il ne s'écrit pratiquement qu'avec des consonnes. La plupart du temps les voyelles doivent être devinées par le lecteur ; parfois elles sont indiquées par des points et des traits sous les lettres et au-dessus.

Ceci a pour conséquence que les mots en hébreu sont souvent moins longs qu'en français : en effet s'ils ne sont composés que de consonnes, les mots sont considérablement rétrécis. Pour donner un exemple le mot "gâteau" donnerait "gt" si on lui retirait les voyelles, ce qui de 6 lettres conduit à 2, ce qui rend le mot beaucoup plus facile à découvrir. On pourra se poser la question de savoir si cela ne pose pas de problème de compréhension, car "gt" pourrait tout aussi bien dire "gâté", "gâteux" ou "gîte". EN fait l'hébreux est fondamentalement différent du français, en ce que le sens des mots n'est donné que par les consonnes, ce qui rend ce genre d'hésitation assez rare. Ainsi l'hébreu n'utilise que les consonnes pour donner le sens aux mots ; ceci est vrai pour les mots traditionnellement hébreux, mais c'est tout aussi vrai pour les mots d'hébreu moderne qui sont transcrits à partir de mots occidentaux en ne retenant que les consonnes.

Si les mots contiennent moins de lettres, il y a beaucoup plus de chances de les trouver dans le texte. Cela augmente énormément les chances de faire apparaître un mot quelconque dans le texte. Plus les mots sont courts, plus on risque de les trouver, et plus on a de chances de construire des tableaux et des idées avec ces mots.

 

  • Un dernier avantage de l'hébreu est du à la multitude des mots contenant peu de lettres. Cette constatation est une conséquence de la faible quantité de lettres par mot. En hébreu les mots de trois lettres sont très nombreux. La plupart des mots hébreux - qui sont de souche ancienne - sont faits à partir d'une racine de trois lettres qui est elle-même un mot. On peut constater que parmi les mots fabriqués à partir de trois lettres au hasard, plus de 60% d'entre eux ont une signification. Cette estimation n'est pas très précise ; elle a été faite à partir d'un échantillonnage prélevé sur un dictionnaire d'hébreu ancien, puis à partir d'une évaluation de ce qui pourrait exister par extension dans un dictionnaire d'hébreu complet. Quoi qu'il en soit ce chiffre apporte une idée suffisamment claire pour s'apercevoir qu'en prenant trois lettres au hasard, il est très facile d'obtenir des mots ; beaucoup plus que dans la plupart des autres langues. Ce phénomène augmente énormément la possibilité de fabrication de tableaux.

Toutes ces raisons permettent de dire que le choix de l'hébreu est très avantageux par rapport à la plupart des autres langues pour la construction de tableaux. Mais comme l'hébreu n'est pas connu de la plupart des lecteurs, nous utiliserons la langue française dans nos exemples.

Des exemples de decouvertes dans d'autres livres

Ceux à qui les démonstrations mathématiques ne parlent pas pourront se laisser convaincre par quelques exemples. La vraie preuve de l'invalidité du Code Secret réside dans la mesure mathématique de ce code, mais pour rendre une démonstration plus concrète, l'esprit à souvent besoin de constatations pratiques. C'est la raison pour laquelle nous allons illustrer maintenant qu'il est possible de construire des tableaux à partir de textes quelconques.

Si à l'intérieur de n'importe quel livre il est possible de construire des tableaux sur le principe du Code Secret, on pourra en déduire que le code n'a rien d'extraordinaire et qu'il correspond entièrement à la loi du hasard. Si de plus les tableaux annoncent des choses clairement fausses, absurdes ou déplacées, nous disposerons d'un argument supplémentaire pour montrer qu'avec un peu de patience et d'imagination, il est possible de trouver tout sorte de fantaisies.

Nous ne présenterons que quelques exemples, non par faute de moyens, mais afin de ne pas allonger cette partie : la preuve ne doit pas être suggestive, mais démonstrative. Nous pourrons constater que ces quelques tableaux sont bien suffisamment évocateurs pour notre démonstration ; tout en comprenant qu'il serait possible d'en construire une multitude innombrable de tout ordre.

Les textes utilisés

Le Code Secret repose sur la recherche de mot caché à l'intérieur de la Bible en particulier de la Torah. Une question fondamentale consiste à savoir s'il est possible de trouver des mots codés dans n'importe quel texte, auquel cas, ce serait bien le hasard qui aurait produit tous les remarquables résultats du livre "La Bible : le Code Secret". Nous avons donc procédé à une recherche de mots dans plusieurs type de livre.

Nous avons choisi deux livres différents :

  • Afin qu'il soit formellement impossible de penser que les livres que nous avons choisis sont eux aussi inspirés par Dieu, notre premier choix n'est pas un livre, mais un recueil de pensées éparses. Ce sont des pensées misent bout à bout selon le choix d'un éditeur, et non par l'auteur. Pour que ce livre soit inspiré, il aurait fallu que l'auteur et toute l'équipe d'édition, plusieurs siècles après, aient aussi été inspirés... (cela leur ferait certainement plaisir). Ce livre sur lequel nous ferons nos premières recherches est "Les Pensées de Pascal". Après toutes ces remarques nous pouvons convenir que ce livre ne contient aucune inspiration divine, même si Pascal était un penseur fort brillant. Pourtant, nous verrons qu'il est possible d'y trouver des tableaux annonçant des révélations surprenantes. Nous en déduirons que ces tableaux sont tout simplement le fruit du hasard.

Avant de procéder aux premières recherches, faisons encore une remarque. Si l'on essayait comparativement d'évaluer les chances mathématiques de trouver des mots dans "la Torah" et dans "Les Pensées de Pascal", on constaterait des différences notoires. On verrait que "la Torah" offre plus de facilité que le livre de Pascal. En effet, il y a moins de chances de trouver des mots dans "les Pensées" que dans "la Torah" et cela pour trois raisons au moins :

Le texte des "Pensées" est plus court (245 000 lettres comparées à 305 000 pour la Torah). Or, moins de lettres impliquent moins d'espérance de voir apparaître des mots.

- Le français a 26 lettres dans l'alphabet contre 22 pour l'hébreu. Cela dissémine un peu plus les lettres ; il y a donc moins de chances de trouver des mots précis, en moyenne dans le texte français.

- La langue française possède moins de mots courts que la langue hébraïque, comme nous l'avons déjà évoqué auparavant. C'est encore une raison qui diminue nos chances.

  • Dans un second temps, nous avons procédé à des recherches sur un autre texte. Afin d'illustrer d'une façon très représentative le fait que nous cherchons à démontrer, nous avons choisi un texte fait de lettres tirées complètement au hasard. Ce texte a été construit par un ordinateur. L'ordinateur a tiré 305000 lettres complètement au hasard tout en respectant les fréquences d'apparition des lettres de la langue française (fréquences calculées à partir du livre précédent). Il y a par exemple beaucoup de 'e', de 's', de 'r' etc... et assez peu de 'k', de 'z', de 'x'... Nous allons montrer que dans un texte qui n'a absolument aucun sens, il est aussi possible de faire apparaître toutes sortes de messages secrets par le procédé du saut de lettres, car la découverte de tableaux de mots est indépendante du texte utilisé, il suffit qu'il soit assez long est qu'il contienne des lettres variées.

Le programme informatique

Notre objectif est de trouver des mots, à l'intérieur d'un texte choisi, par le procédé du saut de lettres. Il ne faut pas espérer établir ces découvertes manuellement (ou visuellement), car la recherche dans ces conditions serait interminable. L'utilisation d'un ordinateur est indispensable pour espérer trouver de tableaux saisissants contenant plusieurs mots, chacun fait de nombreuses lettres. Une recherche manuelle ne produit que de faibles résultats.

Pour que l'ordinateur puisse effectuer ce travail, il faut concevoir un programme informatique qui cherche les mots à notre place. Mais ce genre de programme n'existe pas sur le marché, il faut le concevoir soi-même.

Il a donc fallu élaborer un programme. Ce n'est pas très compliqué à réaliser. Avec quelques connaissances en programmation et un peu de pratique, la conception d'un tel programme de recherche est tout à fait accessible.

Comment fonctionne ce logiciel informatique ?

- Il suffit d'entrer dans la machine une liste de mots à partir de laquelle on veut construire une idée. Ensuite l'ordinateur recherche, puis nous présente tour à tour à l'écran tous les tableaux les plus intéressants suivant le critère que nous aurons choisi.

- L'ordinateur ajoute quelques informations qui permettront de localiser rapidement le tableau dans le texte, dans le cas où l'on désirerait le reproduire. Avec quelques fonctionnalités accessoires, quelques paramètres modulables pour accélérer ou préciser la recherche, le programme est très facilement manipulable.

Il est fort probable qu'un tel programme ferait fureur sur le marché de la divination, nettement plus que le présent livre, essayant de rétablir la vérité ! Livré avec un manuel d'utilisation, un dictionnaire des synonymes intégrés, de programme permettrait de parvenir à des prédictions sur n'importe quelle question ! Tout repose sur une manipulation du hasard selon une pratique habituelle de la divination. Venons-en plus précisément aux exemples que nous avons réussis à trouver à l'intérieur du livre "les Pensées de Pascal" :

Premier exemple : affirmation scientifique

Voici notre premier exemple que nous avons construit sur le mode plaisant de l'ironie. Nous allons présenter une révélation de nature scientifique : tout un chacun sait que la terre est ronde. Mais pourtant, nous avons découvert que c'est une erreur ! Le Code Secret appliqué au livre "les Pensées de Pascal" permet de voir que la science s'est trompée... La terre est plate ! Nos ancêtres le disaient fort justement. Galilée, Copernic et toute la clique ont fait une erreur magistrale. La terre est belle est bien plate ! La preuve ? Elle est enfin révélée par le Code Secret de Pascal qui résout tous les problèmes scientifiques. Voici le tableau où apparaît cette révélation dans le livre de Pascal :

Voici le message que nous révèle ce tableau : "La science est capable de dire de grandes sottises : la terre n'est pas ronde comme les scientifiques nous le font croire, mais elle est plate !".

 

Ce tableau est fait de plusieurs mots assez grands : "Science" a 7 lettres, "Terre" et "Plate" en ont 5 chacun, "Capable de sottises" est une phrase de 17 lettres et celle-ci est en clair dans le texte. L'ensemble produit un tout plutôt très impressionnant. La conclusion est indéniable : c'est une révélation irréfutable.

 

Pour être plus sérieux, il est évident que ce tableau est une ineptie. Si l'on arrive à trouver de telles sottises volontairement, cela permet de comprendre qu'on trouve tout ce qu'on veut dans un texte assez grand ; et c'est bien ce qu'on désirait montrer.

Deuxième exemple : Une recette

Voici un second tableau auquel il ne faudra pas non plus accorder le crédit d'une révélation... On risquerait d'avoir une mauvaise surprise. En effet, nous avons découvert dans le livre des "Pensées de Pascal" une extraordinaire recette de cuisine... Et oui, le Code Secret ne se limite pas aux choses sérieuses du monde politique, scientifique ou historique. Il s'intéresse aussi notre vie quotidienne, et à la cuisine entre autres.

Voici donc la recette inédite d'un excellent Gâteau aux Pâtes :

Si nous rassemblons l'ensemble des ingrédients indiqués par le Code Secret, nous obtenons une recette fameuse qui va certainement révolutionner les habitudes gastronomiques de notre planète.

En voici tous les composants :

A titre de conseil, pour ceux qui croient toujours que le Code Secret est d'origine surnaturelle, et qui essaieraient cette recette en pensant qu'elle est forcément prodigieuse : ne lésinez pas sur la quantité de mûres et d'ail ; c'est là que se trouve tout le prodige de la recette...

 

L'absurdité d'un tel tableau va de soi. Cela prouve aussi mon faible talent culinaire. Mais cet exemple était nécessaire pour montrer qu'on trouve bel et bien tout ce qu'on recherche à l'intérieur d'un texte. Il suffit pour cela d'avoir quelques outils, de savoir programmer un ordinateur, et d'avoir un tout petit peu d'imagination. Ce tableau a été trouvé en peu de temps, comme les autres d'ailleurs. Il est facile de faire apparaître beaucoup de choses dans un texte assez grand.

Nous avons trouvé neuf mots dans le tableau. C'est assez exceptionnel si l'on compare aux tableaux du livre "La Bible : le Code Secret". Mais, comme nous le verrons, c'est un mécanisme tout à fait naturel de la loi du hasard.

Dans la suite de notre travail nous étudierons l'espérance mathématique de tels tableaux et nous verrons comment les calculer. Mais à titre de comparaison avec les résultats de Drosnin, observons l'espérance de ce tableau (pour les 4 mots principaux) : dans un modèle très précis et par les calculs complexes que nous allons élaborer dans les pages suivantes, on trouve une espérance de 0.0018 pour le tableau ci-dessus. Ce qui signifie, de façon simplifiée, que nous n'avions qu'une chance sur 550, en moyenne, de trouver un tableau comme nous venons d'en présenter un. Ce n'est pas un résultat banal ! Est-ce à dire que ce tableau est un prodige et une révélation ? Faut-il tout de suite publier cette nouvelle recette ? Non, cela s'explique simplement par le fait qu'on a effectué une recherche sur plusieurs mots. Etant donné que la gamme des ingrédients de cuisine est assez vaste, il est facile d'en trouver un certain nombre dans le texte. De plus, selon le principe de l'antériorité que nous avons exposé précédemment, l'impression n'en est que plus belle. Pour établir ce tableau j'ai essayé une quinzaine de mots : très peu de recherche produit assez vite ce genre de résultat. Il ne faut pas se laisser impressionner par les chiffres ; nous expliquerons tout cela plus loin.

Troisième exemple : "Les Pensées de Pascal"... oui !! Mais pas la "Bible".

Voici encore deux tableaux pour prouver que la méthode de recherche du Code Secret permet d'obtenir tout ce qu'on désir. Nous allons utiliser le Code Secret du livre "Les pensée de Pascal" pour montrer que le Code Secret de la Bible n'est pas vrai.

En effet nous avons trouvé dans "les Pensées de Pascal" un tableau qui permet d'affirmer que le code de la Bible est faux :

Ce tableau l'affirme expressément : le code de la Bible est faux. Mais réfléchissons une seconde : si le principe du Code Secret est vrai, nous pouvons alors croire que le code de la Bible est faux, puisque ce tableau vient de le montrer. Mais si le code de la Bible est faux, peut-être que le code que nous venons de montrer est lui-même faux. Mais si le code que nous venons de montrer est faux, alors le code de la Bible serait peut-être quand même vrai.

Comment se sortir de cette impasse logique ? Tout simplement de la façon suivante : le Code Secret des "Pensées de Pascal" affirme de lui-même qu'il est vrai ; et il nous suffit donc de la croire. Le code de la Bible est faux d'après le tableau que nous avons vu précédemment, mais le code de Pascal est vrai, comme preuve voici le tableau  qui l'affirme :

Mais en y réfléchissant bien, le problème n'est pas résolu : le code de la Bible disait aussi de lui-même qu'il était vrai ; or si le code de Pascal dit de lui-même qu'il est vrai et que le code de la Bible est faux, le code de la Bible peut-il réellement être faux s'il dit de lui-même qu'il est vrai ?

Si nous disons oui, nous obtenons que le code de Pascal - qui dit de lui-même qu'il est vrai - peut aussi être faux. Si nous disons non, nous obtenons que le code de Pascal - qui dit le contraire - est faux. Donc le code de la Bible peut aussi être faux. Grave problème de logique !

En fait, nous avons choisi de rechercher cet exemple uniquement pour discourir avec ironie sur le sujet du Code Secret. Le problème est très simplement résolu en comprenant qu'on trouve tout ce qu'on veut... A titre d'indication, chacun des ces deux tableaux aurait pu être trouvé probablement des milliers de fois dans le texte de façon similaire. Ils n'ont absolument rien d'extraordinaire.

 

Nous ne prolongerons pas l'étude de ces découvertes. Notre propos n'est pas de trouver beaucoup d'exemples, mais de montrer qu'il est possible d'en trouver. Afin de donner du crédit à notre travail, il convenait de donner quelques exemples malgré tout, comme une cerise sur le gâteau. (Enfin... en parlant de gâteau, il faut qu'il soit mangeable. N'ajoutons pas une cerise sur un gâteau aux pâtes, ce serait gâcher la cerise...).

Quatrième exemple : prédiction du "Jeudi Noir de 1929"

Nous allons montrer maintenant que les prophéties annoncées dans le livre "La Bible : le Code Secret" peuvent être retrouvées dans n'importe quel livre. Voici un exemple qui montre que nous avons pu trouver la prédiction de la crise boursière du jeudi noir de 1929 à l'intérieur du texte fait de lettres inscrites au hasard. Si à l'intérieur d'un texte quelconque il est possible de trouver des prophéties, il y a fort à croire que celles-ci n'ont rien de vrai.

On peut se demander comment faire apparaître 1929 alors qu'il n'y a aucun chiffre. Nous avons tout simplement utilisé le principe du codage des chiffres par les lettres : 'a' représente 1, 'b' représente 2, 'c' représente 3... d'où '1929' s'écrit 'aibi', et nous avons trouvé ce mot découpant le tableau par le milieu comme vous pouvez le voir ci-dessus.

Ce tableau regroupe cinq mots très évocateurs d'un fait historique important. Le mot '1929', le mot 'Crise', le mot 'Bourse', le mot 'Jeudi' et le mot 'Noir'. Ces cinq mots sont suffisamment clairs pour permettre de lire à l'intérieur de ce tableau la prophétie suivante : "Le Jeudi noir de l'année 1929, une grande crise à la bourse va éclater".

On réalise qu'il est facile de faire apparaître tout ce qu'on désire. Nous avons réussi à faire, avec un texte qui n'est qu'une suite de lettres alignées au hasard, un tableau un peu similaire au tableau du livre "La Bible : le Code Secret" de la page 37. Notre tableau est même un peu plus fourni que celui de Drosnin. Or si notre tableau n'a rien d'extraordinaire, car il est obtenu sur un texte complètement quelconque, alors le tableau de Drosnin est-il extraordinaire ?

Cinquième exemple : prédiction de l'assassinat d'Isaac Rabin

Voici un autre exemple de découverte que l'ordinateur a pu faire à l'intérieur de notre texte construit par ordinateur. Nous avons pu trouver la prédiction de l'assassinat d'Isaac Rabin codé avec l'année 1995, comme cela a été fait avec la Bible.

Le tableau qui présente l'assassinat de Rabin est sans doute l'un des plus impressionnants du livre de Drosnin, surtout à cause de la prédiction réalisée. Sur ce sujet, on pourra se reporter au commentaire de ce tableau détaillé dans la quatrième partie. Nous voulons montrer ici qu'il est toujours possible de trouver une idée dans un texte : en cherchant très peu, nous avons réussi à trouver la prédiction de l'assassinat d'Isaac Rabin, même dans un texte fait de lettres au hasard.

Nous avons pu faire apparaître cette prédiction dans un tableau très étroit, ce qui rend l'effet encore plus saisissant. Voici ce tableau :

Dans ce tableau, on peut trouver le mot 'Isaac' écrit en lettres consécutives ; pour un tableau fait de lettres alignées au hasard c'est plutôt prodigieux ! On trouve aussi le mot 'Rabin', le mot 'mort' et l'année de sa mort 'aiie' qui signifie '1995' selon le procédé que nous avons décrit dans le quatrième exemple. En résumé, on peut lire la prophétie suivante : " En 1995 Isaac Rabin va mourir".

Sixième exemple : une prédiction de la fin du monde

Le livre "La Bible : le Code Secret" parle beaucoup de la fin du monde, d'un holocauste atomique, d'une guerre nucléaire. Nous avons voulu montrer qu'il est facile de prédire ce genre de chose dans n'importe quel texte. Voici un exemple de tableau très condensé où l'on peut voir apparaître cette prophétie :

Dans ce tableau on distingue plusieurs mots: le mot 'FIN' qu'on peut tout de suite associer au mot 'MONDE' pour signifier "la fin du monde" ; on voit ensuite le moyen par lequel arrivera cette fin : 'BOMBE', puis l'année : 'A I I I' soit '1999', toujours selon le même procédé. En résumé nous obtenons que "la fin du monde doit venir par une bombe en 1999".

Ce tableau annonce un événement redoutable de la même manière et aussi bien que plusieurs tableaux du livre "La Bible : le Code Secret" sont redoutables en prédisant la fin du monde pour l'an 2000 par exemple.

En fait, nous pouvons rassurer tous ceux que ces prophéties auraient troublés : de telles prophéties sont très faciles à obtenir. Elles ne sont donc aucunement dignes de foi. Si quelqu'un veut annoncer la fin du monde, ce n'est pas le procédé du Code Secret qu'il faudra utiliser.

Lorsqu'on pense que les tableaux les plus impressionnants, exposés dans "La Bible : le Code Secret", prédisent la fin du monde pour 1996, nous voyons là que ce genre de tableau ne présente aucune fiabilité.

Septième exemple : découverte d'un grand homme qui a marqué notre histoire.

Voici un autre exemple construit sur le même principe que plusieurs tableaux du livre "La Bible : le Code Secret" qui font référence à des grands hommes du passé.

C'est un nouvel exemple permettant de constater qu'il est facile de trouver toutes sortes de mots, même lorsque le texte est fait de lettres alignées au hasard. Nous avons en particulier trouvé le nom d'un des plus grands scientifiques1 du XXème siècle : Einstein.

Nous pouvons voir dans ce tableau les mots suivants : tout d'abord le nom du scientifique 'Einstein', puis plusieurs mots sur ce qui a fait l'objet de ses recherches : 'Masse', 'Atomes'. Le dernier mot qu'on peut trouver concerne probablement le travail qui l'a rendu le plus célèbre : c'est la formule 'E=MCC', qui s'écrit généralement 'E=MC²' (le signe égal '=' de cette formule ne peut évidemment pas être trouvé parmi les lettres ; la formule est donc exprimée par les lettres : EMCC). Cette formule est très importante car elle explique que la masse d'un atome peut tout simplement être transformée en une énergie colossale. C'est cette formule qui a donné lieu à l'invention de la bombe atomique à hydrogène.

Du point de vue mathématique, on pourra constater que ce tableau contient un mot de 8 lettres, un mot de 6 lettres, un mot de 5 lettres et un mot de 4 lettres, ce qui est plutôt une performance lorsqu'on compare avec les tableaux de "La Bible : le Code Secret".

Avec ce dernier exemple, nous pouvons voir encore une fois qu'il est possible de faire des découvertes dans tous les domaines. Ce qui compte, ce n'est pas trop les idées, mais le choix de mots assez courts et de lettres assez courantes.

Conclusion

Nous ne multiplierons pas davantage les exemples. Les 8 tableaux de ces sept exemples sont suffisamment évocateurs pour montrer qu'on peut trouver toutes sortes de choses à l'intérieur d'un ensemble quelconque de lettres lorsqu'on dispose d'un ordinateur et d'un programme adapté.

 

Ces exemples, qui ont été facile à établir, montrent que les tableaux du livre de Drosnin n'ont rien d'extraordinaire. Ces découvertes sont simplement la conséquence normale de l'existence d'une apparence d'un peu d'ordre dans le hasard, exactement comme peuvent le laisser prévoir les calculs mathématiques. Ce genre de tableau peut très facilement être trouvé dans tout livre possédant une taille suffisante.